« Nordine, transféré « parce qu’il venait justement de se pendre » | La Bourse de New York reste en proie aux incertitudes » |
Une crise qui peut en cacher une autre
Tokyo: -9,62% à la clôture
Source : AFP
10/10/2008 | Mise à jour : 08:02 |
L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo plonge de 9,62% à la clôture.
« Après la crise des crédits hypothécaires de l’an dernier, les établissements financiers risquent donc d’être confrontés à l’apparition d’une nouvelle couche de dettes impayées. » [...] Dénonçant tous deux un système financier « cupide », les deux parlementaires estiment que l’instauration de « règles globales » n’en est que plus urgente. De son côté, le ministère des Finances dit prendre cette menace très au sérieux même si, dans l’immédiat, « il s’agit surtout d’éviter une contagion de la crise actuelle à l’économie réelle ».
Une crise qui peut en cacher une autre
leparisien.fr | 10.10.2008, 07h00
LA CRISE financière actuelle pourrait bien en annoncer une deuxième, au moins aussi virulente, dans les deux ou trois ans à venir… C’est ce qu’a pronostiqué, hier, l’économiste Michel Aglietta devant une poignée de députés médusés. La faute, selon cet ancien membre du Conseil d’analyse économique, à l’utilisation excessive jusqu’en 2007, par des fonds d’investissement, de montages financiers consistant à racheter des entreprises en empruntant de l’argent.
Pari risqué
Importée des pays anglo-saxons, cette technique dite du LBO (Leverage Buy Out, en anglais) prévoit ensuite de rembourser, deux ou trois ans plus tard, les crédits contractés grâce aux profits générés par les sociétés après restructuration. Un pari qui peut s’avérer payant en période de croissance. Le problème, comme l’a rappelé Michel Aglietta devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale, c’est qu’une bonne partie des économies mondiales tournera au ralenti en 2009 (le Fonds monétaire international prévoit une croissance nulle aux Etats-Unis et dans la plupart des pays d’Europe). Les fonds qui ont emprunté auront donc le plus grand mal à rembourser leurs crédits. Une très mauvaise nouvelle pour les banques, d’autant que le montant des prêts LBO, en 2007, s’élèverait à près de 150 milliards d’euros, dont une trentaine en France… « Après la crise des crédits hypothécaires de l’an dernier, les établissements financiers risquent donc d’être confrontés à l’apparition d’une nouvelle couche de dettes impayées. »
Une perspective d’autant plus inquiétante que, contrairement aux crédits hypothécaires, la pratique du LBO a été aussi forte aux Etats-Unis qu’en Europe. En clair, c’est l’ensemble des grandes banques occidentales, déjà à court de liquidités aujourd’hui, qui risquent d’être à nouveau confrontées à un assèchement du marché du crédit. Et c’est sans compter sur « l’opacité la plus totale dans laquelle fonctionnent souvent les fonds d’investissement », indiquent, très inquiets, le socialiste Henri Emmanuelli ou l’UMP Bernard Carayon. Dénonçant tous deux un système financier « cupide », les deux parlementaires estiment que l’instauration de « règles globales » n’en est que plus urgente. De son côté, le ministère des Finances dit prendre cette menace très au sérieux même si, dans l’immédiat, « il s’agit surtout d’éviter une contagion de la crise actuelle à l’économie réelle ».