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Joey Migliarese : « J'ai vu le mur m'arriver droit dessus et puis... »
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Joey Migliarese: «J'ai vu le mur m'arriver droit dessus et puis... c'était le trou noir»
A l'hôpital d'Aoste, les blessés racontent leur accident de car. Les Italiens s'interrogent
Le 22 octobre 2008, 22h41, Le Matin Bleu
«J'ai percuté un siège avant d'être éjecté à 15 mètres du bus, raconte Joey Migliarese, ce tifoso lausannois de la Juventus de Turin. Lorsque j'ai ouvert les yeux, tout était flou. C'était la panique.»
Hier, il était encore sous le choc des images de la veille: ses copains coincés dans le bus. Mais il a quand même décidé de dire (surtout à sa femme qui est enceinte) que malgré tout, tout va bien. Blessé notamment au dos et à l'épaule, il ne sortira pas avant une semaine de l'hôpital.
Les 26 passagers du car de Ouest Voyage, qui allait mardi à Turin voir le match de foot Juventus-Real Madrid, n'ont pas tous eu cette chance. Certes, une dizaine de rescapés sont déjà rentrés en Suisse. Mais le bilan reste lourd: deux cas graves étaient encore en réanimation. Et les autorités italiennes ont déjà déclaré deux morts. Le chauffeur du bus, ainsi qu'un père de famille suisse de 56 ans. Joey Migliarese ne le connaît pas. Mais son voisin de chambre, autre rescapé, qui habite Yverdon, déclare savoir qui sait avant de fondre en larmes.
La mère de Joey, accourue en Italie dès l'annonce du drame, se dirige ensuite dans une autre partie de l'hôpital où elle retrouve Domenico, son mari, également blessé. En chemin, elle peste, en rigolant, contre un vieux graffiti inscrit sur une paroi de l'ascenseur: «Je hais la Juve».
Le père de famille Migliarese est entouré de tubes et de machines. Il n'en revient toujours pas: «J'étais endormi lorsque c'est arrivé». Il se sent coupable d'avoir incité un autre membre de sa famille à faire partie du voyage. Sa femme le rassure: c'est la vie.
«Dites encore une chose, souligne deux fois Domenico. Les Italiens ont fait du bon boulot.» C'est vrai que l'hôpital d'Aoste, hormis le tracas des travaux, semble n'avoir rien à envier aux institutions suisses. Et, pour une fois, l'Italie aurait des leçons à donner. «Un chauffeur de 81 ans. Un bus aussi ancien. Comment est-ce possible? La Suisse a la réputation de tout faire à la perfection», dénonce une infirmière dans les couloirs.