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Nicolas Sarkozy reçoit le syndicat de l'USM ce lundi
JUSTICE
Nicolas Sarkozy reçoit le syndicat de l'USM ce lundi
NOUVELOBS.COM | 27.10.2008 | 07:23, extraits
Après la journée de mobilisation des juges jeudi dernier, le président français reçoit ce lundi les représentants de l'Union syndicale des magistrats (USM). C'est la première fois que ce syndicat, majoritaire de la profession, est reçu à l'Elysée depuis l'élection de Nicolas Sarkozy.
[...] L'invitation a provoqué la colère du Syndicat de la magistrature (SM, gauche), qui n'a pas été convié alors que cette journée d'actions avait été organisée conjointement.
"Sarkozy divise pour régner", affirme dans un communiqué le SM. "Par ce choix arbitraire, le président de la République fait la preuve qu'il n'est pas le garant de l'indépendance de tous les magistrats", écrit-il.
"On ne refuse pas une invitation du président de la République, même si les autres syndicats ne sont pas invités", a déclaré Christophe Régnard, président de l'USM.
[...] Interrogé sur un éventuel remaniement ministériel, Roger Karoutchi a rappelé que cela ne faisait pas partie des prérogatives du secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement. Il a invité les journalistes à interroger "le grand timonier" Nicolas Sarkozy sur sa volonté ou non de changer la composition du gouvernement.
Une nouvelle menace terroriste ?
Dati vise l'ukra-gauche
NouvelObs n°2282, semaine du 31 juillet 2008
Le ministère de la Justice demande au magistrat de l'antiterrorisme de se saisir des agissements d'une «mouvance anarcho-autonome» aux contours bien flous
Ils étaient militants d'extrême gauche. Ils sont désormais classés «terroristes». Le 19 janvier, journée nationale de manifestations contre les centres de rétention, Yvan et Bruno sont interpellés alors qu'ils se rendent à Vincennes. Ils transportent des pétards, des crève-pneus et un fumigène fabriqué avec du chlorate, du sucre et de la farine. Quatre jours plus tard, à Vierzon, deux personnes sont arrêtées par les Douanes. Elles ont sur elles du chlorate de soude, des plans de la prison pour mineurs de Porcheville. Et l'une d'elles a le même ADN que celui retrouvé sur des engins incendiaires sous une voiture de police en mai 2007. En prison, elle est DPS (détenu particulièrement surveillé). Les autres ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire en juin. Leurs dossiers sont joints, et tous sont mis en examen pour «association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste». Ce qui signifie qu'ils ne relèvent pas du droit commun, qu'ils sont sous le coup d'une législation d'exception, celle de l'antiterrorisme. «Ca fait froid dans le dos», comme l'ont écrit Bruno et Ivan sur le Net : «L'Etat criminalise la révolte; et, face à cette colère qu'il ne parvient ni à gérer ni à récupérer, il isole et désigne l'ennemi intérieur.»
La garde des Sceaux, Rachida Dati, a d'ailleurs adressé le 13 juin une petite note à tous les procureurs de France pour attirer l'attention sur «la multiplication d'actions violentes [...] susceptibles d'être attribuées à la mouvance anarcho-autonome». La direction des affaires criminelles demande ainsi aux magistrats saisis de telles affaires d'«informer dans les plus brefs délais la section antiterroriste du parquet de Paris» en vue d'un «dessaisissement à son profit». Soit «une extension quasi illimitée d'une législation d'exception» qui scandalise le Syndicat de la Magistrature. D'autant que la dépêche, pour mieux définir les contours de la pseudomouvance, ajoute : «C'est aussi à l'occasion de manifestations de soutien à des prisonniers ou d'étrangers en situation irrégulière que ses membres s'expriment, parfois avec violence.» Comme ces «faiseurs de provocations», ces «semeurs de désordre» dont le porte-parole de l'UMP a parlé après l'incendie du centre de rétention de Vincennes ? Pourquoi pas RESF (Réseau Education sans Frontières) aussi ? La note du ministère de la Justice inquiète pour ça : «Au motif de lutter contre le terrorisme, elle permet de renforcer la répression à l'encontre des différents acteurs du mouvement social», explique Hélène Franco. Mais le porte-parole de la chancellerie, Guillaume Didier, ne veut surtout pas de «cette confusion», assure qu'on «ne cherche pas à poursuivre les auteurs de mouvements sociaux». C'est Gérard Gachet, porte-parole du ministère de l'Intérieur et ancien directeur de «Valeurs actuelles», qui donne une définition du nouveau danger : «Les anarcho-autonomes font partie de la mouvance d'ultra-gauche la plus radicale. Es n'appartiennent à aucun mouvement politique ou syndical et ne se reconnaissent dans aucun d'entre eux. Es sont contre le système et prônent l'action violente pour le déstabiliser.» Finalement, le problème, comme le dit Guillaume Didier, «c'est qu'il s'agit d'une «mouvance»... Et c'est comme Al-Qaida, c'est flou.»