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Pour l'entourage, la mère de Marc était « insoupçonnable »
Dans son dos ont pris place deux médecins généralistes. À tour de rôle, les docteurs Christian Tirloy et Michel Vellemans reçoivent Marc en consultation entre fin décembre 2005 et janvier 2006. Pressé par un agenda serré, le premier examine le garçonnet «entre deux rendez-vous», relève la présence d'hématomes et conseille à la mère de se rendre à l'hôpital. Le second accueille l'enfant dans son cabinet une semaine seulement avant sa mort. Certes, quelques «petites excoriations» aux poignets retiennent son attention. Il conseille à Isabelle Gosselin de prendre attache avec un pédopsychiatre.
Pour l'entourage, la mère de Marc était «insoupçonnable»
lefigro.fr, 27/10/2008 | Mise à jour : 20:24
La cour d'assises de Douai juge depuis lundi un homme accusé d'avoir tué l'enfant de 5 ans. La mère du garçon est accusée, elle, de complicité, et sept autres personnes, dont deux médecins, sont là pour délit de non-assistance à personne en danger.
Marc, 5 ans, aurait pu être sauvé dix fois. Quinze ou vingt, même, en l'espace de six semaines de calvaire. Un matin de janvier 2006, à Auby (Nord), la vie du garçonnet s'est pourtant arrêtée sous la couette du lit parental. Là où il avait été allongé la veille, après une énième série de coups portés sans raison et de douches froides censées le ranimer.
Le procès de son beau-père, David Da Costa, 37 ans, de sa mère, Isabelle Gosselin, 35 ans, et de sept autres personnes dont deux médecins, s'est ouvert lundi matin devant la cour d'assises du Nord. Sept hommes et femmes jugés pour non-assistance à personne à danger ; qui n'ont rien vu ou qui n'ont rien dit, alors même que Marc portait sur lui tous les stigmates d'un enfant martyrisé, jusqu'à ne même plus avoir la force d'en pleurer.
Quand elle fait la connaissance de David Da Costa, Isabelle Gosselin décide d'ouvrir grand les portes de son appartement, le «cocon de [ses] enfants», à son nouvel amour. Elle a quitté quatre ans plus tôt un mari alcoolique. Sait-elle seulement qu'elle fait entrer dans son «nid» un oiseau de mauvais augure ? L'avocat général, Luc Frémiot, est le premier à lui poser la question. «Vous quittez le père de vos enfants, qui boit, et vous restez avec Da Costa, un héroïnomane qui frappe votre fils ?» L'accusée bredouille, consciente que l'on puisse trouver cela «bizarre ».
«Il se tape la tête contre les murs»
À l'époque, pour expliquer les bleus qui enflent le visage du cadet, la jeune femme et son concubin jouent une comédie à laquelle tout le monde croit. À sa meilleure amie assistante maternelle, aux grands-parents, oncle et tante de Marc, Isabelle Gosselin raconte que l'enfant souffre d'un «dédoublement de la personnalité». Seul, il «s'automutile», se «tape la tête contre les murs», se «jette dans les escaliers», saute du haut de son lit superposé, dit-elle. Quelques proches s'interrogent, s'emparent tout au plus de leur téléphone pour alerter la protection de l'enfance… avant de raccrocher à la première tonalité. «J'ai rien pu faire ! On ne me disait rien…», se justifie aujourd'hui Marie-Thérèse Gosselin, grand-mère installée sur le banc des accusés.
Dans son dos ont pris place deux médecins généralistes. À tour de rôle, les docteurs Christian Tirloy et Michel Vellemans reçoivent Marc en consultation entre fin décembre 2005 et janvier 2006. Pressé par un agenda serré, le premier examine le garçonnet «entre deux rendez-vous», relève la présence d'hématomes et conseille à la mère de se rendre à l'hôpital. Le second accueille l'enfant dans son cabinet une semaine seulement avant sa mort. Certes, quelques «petites excoriations» aux poignets retiennent son attention. Il conseille à Isabelle Gosselin de prendre attache avec un pédopsychiatre.
Mais les praticiens soutiennent ne s'être jamais doutés de rien. D'où cette erreur de diagnostic, qui fait dire à leur défense qu'ils ont tout simplement été «bernés» par une «mère poule» surveillante de cantine. Une mère décrite, par tous, comme «insoupçonnable».