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Emotion après la mort d'un étudiant tué par un malade mental
MEURTRE.
Emotion après la mort d'un étudiant tué par un malade mental
leparisien.fr | 14.11.2008, 07h00
LA MORT mercredi à Grenoble d'un étudiant, tombé sous les coups de couteau d'un déséquilibré échappé d'un hôpital psychiatrique, a suscité une vive émotion. Hier, lors d'une réunion à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a demandé aux ministres de l'Intérieur, de la Justice et de la Santé « de préparer sans délai une réforme en profondeur du droit de l'hospitalisation psychiatrique afin d'améliorer la surveillance des patients susceptibles de représenter un danger pour autrui ».
Cette réforme devra permettre, entre autres, de « mieux encadrer les sorties des établissements, améliorer la surveillance des patients, créer un fichier national des hospitalisations d'office ». Par ailleurs, une enquête interne a été lancée au sein de l'hôpital pour comprendre comment la fugue a été possible et le procureur a ouvert une information judiciaire pour meurtre. Une expertise psychiatrique devrait déterminer si le discernement de l'agresseur était aboli ou non au moment des faits.
« On aurait tous pu se retrouver à la place »
Promis, selon ses professeurs, à un brillant avenir, Luc Meunier, étudiant de 26 ans à l'Institut national polytechnique de Grenoble, aurait dû passer sa thèse en janvier prochain. Mais le jeune homme a croisé la route de Jean-Pierre Guillaud. Mercredi matin, cet homme de 56 ans est sans surveillance dans le parc de l'hôpital psychiatrique de Saint-Egrève (Isère) dans la banlieue de Grenoble.
L'individu a un lourd passé psychiatrique. En 1995 à Grenoble, il a agressé sans raison un passant à coups de couteau. En 2006, il a poignardé le pensionnaire d'une maison de retraite de Miribel-les-Echelles (Isère). Ses victimes ont survécu. Déclaré pénalement irresponsable deux fois, il est placé d'office en psychiatrie. A partir de février 2008, les médecins de l'hôpital, estimant que leur patient va mieux, autorisent Jean-Pierre Guillaud à sortir une fois par semaine de l'établissement, puis deux fois à partir de septembre. Mercredi, l'homme n'a pas d'autorisation de sortie, mais après avoir retiré de l'argent au secrétariat il emprunte la porte principale de l'hôpital. Il se rend en bus dans le centre et entre dans une quincaillerie. « Il est arrivé comme un client ordinaire. Il a demandé un couteau dont le prix n'excède pas 30 €. Il en a choisi un à la lame assez courte », raconte le quincaillier.
« On pensait que son état s'était stabilisé »
Jean-Pierre Guillaud parcourt quelques mètres sur le trottoir et, au hasard, poignarde un passant à l'abdomen. « J'ai vu un jeune s'effondrer en sang devant ma boutique, le ventre ouvert. L'agresseur restait hagard, immobile devant sa victime. Il a dit : « Je voulais me suicider, mais comme je n'en avais pas le courage j'ai tué quelqu'un », se souvient Pascal Aubinais, qui tient une viennoiserie. Transporté dans un état grave au CHU, Luc Meunier, originaire de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), décède de ses blessures dans la soirée. La mort du jeune homme révolte les habitants du quartier : « On aurait tous pu se retrouver à la place de ce jeune homme. Le fou qui l'a poignardé aurait dû être surveillé de près », clame une mère de famille.
A l'hôpital psychiatrique de Saint-Egrève, le médecin-chef, le docteur Pierre Cornier, tente de justifier le régime accordé à ce patient : « On pensait que son état s'était stabilisé. Il était calme, avait un lourd traitement médicamenteux. Il ne présentait plus aucun signe de réactivation ou d'amplification du processus pathologique. Rien ne nous permettait de dire qu'il pouvait passer à l'acte. Si on avait eu le moindre doute, on aurait restreint ses sorties. » « L'agresseur souffre de schizophrénie, il a invoqué des voix qui l'auraient poussé à tuer ce passant. Il y a une volonté farouche de savoir comment tout cela a pu arriver afin que cela ne puisse plus se reproduire », a expliqué le procureur Jean Philippe. Jean-Pierre Guillaud va subir une expertise psychiatrique. Il a été reconduit à l'hôpital de Saint-Egrève, placé sous haute surveillance.
Société 14 nov. 11h44, Libé
Rue Copernic: pour le rabbin de l'époque, «mieux vaut tard que jamais»
Le rabbin qui officiait dans la synagogue lors de l’attentat du 3 octobre 1980 affirme «ne pas avoir été questionné en 28 ans» et déplore «l’indifférence» des autorités de l’époque.
[...] «Cette année après 28 ans où nous n’avons pas été questionnés, je suis resté bouche bée: la DST est venue nous voir. Entre le 3 octobre 1980 et mai 2008, il ne s’est rien passé, ce n’est pas une critique, c’est une constatation. Littéralement, presque 30 ans de silence», relève le rabbin, qui officie toujours à la synagogue de l’Union libérale israélite de France dans le XVIe arrondissement de Paris.
Si la personne interpellée est traduite en justice, «nous serons peut-être partie civile». «Il y a 30 ans, ce qui a été le plus dur a été la réaction souvent mitigée (en France, ndlr), comme si nous étions un peu responsables, je me rappelle d’un article dans la presse disant que nous étions "pleurnichards", j’ai appris ce mot à cette occasion», raconte le Grand rabbin Williams.
«Trente ans plus tard ce qui me soulage un peu, c’est que probablement les propos que j’avais entendus et l’indifférence de la police et des autorités (de l’époque, ndlr) ne seraient pas pareils: la France a changé, il y a moins d’antisémistisme.»
«Les gens qui vivent un attentat ne l’oublient pas, en général. C’est la violence, l’horreur de voir ce qu’on voit, et dans certains cas de vivre des réactions inhabituelles et difficiles à accepter: les gens souvent sont plus touchés par le manque de réaction des citoyens ou des autorités» que par le drame lui-même.