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La chute de Bernie
La chute de Bernie, le philanthrope modeste ami des riches
Le Figaro15/12/2008 | Mise à jour : 07:16, extrait
L'ex-président du Nasdaq était toujours évasif lorsqu'on lui demandait d'expliquer sa méthode d'investissement. On sait maintenant qu'elle était simple : il inventait ses rendements.
Ses amis l'appelaient «Bernie». Devenu très riche, Bernard Leon Madoff était resté généreux et modeste. Ce n'est pas si fréquent à Wall Street.
Né dans le quartier new-yorkais de Queens en 1938, il s'était fait tout seul. Il se sera défait tout seul. Même ses deux fils, pourtant hauts placés dans son entreprise familiale, affirment n'avoir jamais rien su de l'incroyable fraude dont Madoff s'accuse aujourd'hui et qu'il chiffre à 50 milliards de dollars.
Ce septuagénaire incarnait jusqu'à la semaine dernière un modèle de réussite.
Madoff : opération vérité pour les banques françaises
Le Figaro, 15/12/2008 | Mise à jour : 13:08, extrait
Natixis et BNP seraient parmi les banques françaises les plus touchées dans l'affaire d'escroquerie initiée par le financier américain Bernard Madoff.
Nouvelle tuile pour Natixis. La filiale de la Caisse d'Epargne et de Banque Populaire annonce qu'elle serait une victime potentielle, touchée indirectement par l'escroquerie de Bernard Madoff, l'ex-patron du Nasdaq arrêté le 11 décembre par le FBI. Aucun investissement pour le compte propre de Natixis n'était fait dans les hedge funds gérés par Madoff.
La banque a en fait investi dans le cadre d'opérations pour sa clientèle, dans plusieurs fonds dont les titres ont été confiés à des dépositaires de grandes banques internationales, qui ont eux même délégué ces titres à une société de Bernard Madoff . Il semblerait que, de 2003 à 2008, ces placements étaient presque tous présentés comme étant investis en bons du trésor américain.
Bernard Madoff, l'homme aux investissements "de haute éthique"
LE MONDE | 15.12.08 | 10h04 • Mis à jour le 15.12.08 | 10h17, extrait
Bernard Madoff, 70 ans, "génie" de la finance et jovial partenaire de golf de célébrités du gotha, avait conquis au fil des années la confiance des plus riches investisseurs : des particuliers fortunés, des fonds d'investissement et de grandes institutions financières internationales.
Considéré comme l'un des gourous de Wall Street, ce courtier américain à l'allure débonnaire était avant tout une légende aux Etats-Unis. Maître nageur à Long Island, devenu président du Nasdaq, la prestigieuse Bourse des valeurs technologiques, il incarnait le rêve américain.
M. Madoff avait créé son propre fonds à l'âge de 22 ans, avec 5 000 dollars de mise personnelle. Réputé intuitif, ultrarapide mais aussi très "éthique", il avait fini par s'imposer dans la communauté financière. Il avait pris la présidence du Nasdaq après en avoir révolutionné le fonctionnement.
[...] Mais depuis plusieurs années, sa méthode d'investissement mystérieuse, et le personnage lui-même, faisaient l'objet de vilaines rumeurs. Comment de tels rendements étaient-ils possibles ? Où allait l'argent ? M. Madoff, à qui l'on connaissait plusieurs propriétés immobilières et un yacht aux Bahamas, mais dont la fortune restait discrète, était-il si "éthique" ? La SEC, le gendarme de la Bourse, avait enquêté à plusieurs reprises sur les étonnants rendements de l'homme d'affaires, sans jamais rien mettre au jour.