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Secret bancaire : la justice suisse se réveille trop tard
Affaire ubs, 12:37, Le Temps, extrait
Eugen Haltiner: «Pour nous, c’était noir ou blanc»
Emmanuel Garessus
Le président de la Finma se défend: il explique à la «Neue Zürcher Zeitung» que pratiquement aucune société n’a survécu à une plainte pénale du Département de justice américain. «Nous devions protéger le système financier», dit-il.
Eugen Haltiner, le président de la Finma, répond aux critiques dans une interview accordée à la Neue Zürcher Zeitung de samedi, avant la décision du Tribunal administratif fédéral. Eugen Haltiner déclare que les autorités américaines «perdaient patience» l’an dernier. Les pressions se sont à nouveau manifestées et accrues cet hiver. La question centrale était soit de livrer les données des clients, soit de risquer une plainte pénale du Département de justice américain. Or «selon notre expérience et nos observations, dans le passé pratiquement aucune entreprise n’a survécu à une plainte du Département de justice américain», déclare-t-il. La Finma n’avait pas le choix: «Pour nous, c’était seulement noir ou blanc », ajoute-t-il. « Nous avons choisi de protéger la banque et ainsi notre système financier», conclut-il. L’alternative? C’était de protéger les clients mais de prendre un risque considérable pour la banque. Les articles 25 et 26 de la loi forment une «base suffisante» pour justifier la livraison de données, dit-il.
Eugen Haltiner ne se prononce pas sur le nombre de clients concernés. Mais il précise qu’il s’est agi, «après discussion avec la banque et les autorités américaines» d’une catégorie de clients individuels, mais «de structures juridiques complexes permettant de contourner le fisc».
A son avis, la menace s’est considérablement réduite. La Finma aurait bien sùr volontiers signé un accord avec le fisc américain (IRS). «Mais le risque majeur, le Département de justice, ainsi que la SEC sont sous contrôle», dit-il. Eugen Haltiner reconnaît que les autorités américaines ont intérêt à maintenir leur pressions et leurs menaces.
La Finma observe que le droit suisse a aussi été violé et les défauts de contrôle corrigés. Mais il ne condamne pas Peter Kurer, président d’UBS. «En tant que chef juriste, dès qu’il a eu connaissance de déficiences, il a pris des mesures. Il a agi de façon responsable», selon la Finma. Cette dernière ne met pas en cause les réviseurs. «Cela aurait été le pur hasard de découvrir un cas lors d’un contrôle ordinaire», selon Eugen Haltiner. Car l’affaire concerne uniquement certains collaborateurs et pas l’ensemble de la banque avec ses 75 000 employés.
Le Blick de samedi indique par ailleurs que Christoph Blocher serait prêt à lancer une initiative pour démanteler la grande banque. De tels géants financiers constituent un trop grand risque. Les activités américaines devraient être entièrement indépendantes. Car la chute d’UBS paralyserait le pays, prévient-il.
Trop tard pour UBS ? Vu sur Le Temps
SECRET BANCAIRE
Secret bancaire: la justice suisse se réveille trop tard
Le Tribunal administratif fédéral a interdit hier soir la transmission des données de clients UBS à la justice américaine. Trop tard, elles ont déjà été transmises!
Le Matin - le 21 février 2009, 09h00, extrait
Drôles de rebondissements dans l'affaire UBS. Tout d'abord, tard dans la soirée d'hier, le Tribunal administratif fédéral envoie un fax à l'Autorité suisse de surveillance des marchés financiers (Finma). Il lui interdit de transmettre aux Etats-Unis - sous peine de poursuites pénales - les données bancaires de huit clients UBS (sur les 250 clients menacés) qui ont fait recours auprès de cette instance.
Une décision tout de suite saluée. «C'est l'Etat de droit qui se défend, clame Christophe Darbellay (PDC/VS). C'est sain.» L'avocat genevois Carlo Lombardini, spécialiste en droit bancaire, a du mal à se réjouir. «C'est bien que la Suisse résiste à la pression américaine. Mais c'est trop tard, c'est triste», lâche-t-il.
Nouveau coup de théâtre
Effectivement. Toujours dans la soirée d'hier a eu lieu un deuxième coup de théâtre. La Finma confirme à plusieurs médias alémaniques que les données ont déjà été transmises le 18 février, soit mercredi dernier. La décision du Tribunal administratif fédéral tombe donc trop tard. «C'est évident qu'ils se sont dépêchés d'envoyer ces données, s'énerve Yvan Perrin (UDC/NE). Comme ça le pape lui-même ne peut plus les désavouer.»
La Finma a respecté la loi en livrant mercredi les données bancaires de 300 clients UBS aux autorités fiscales américaines, a déclaré samedi Alain Bichsel, porte-parole de l'organe de surveillance. Les mesures superprovisionnelles du Tribunal administratif fédéral (TAF) ne changent rien, a ajouté M. Bichsel.
Décisions opposées
Fin de l'histoire? «Pas vraiment, c'est le début d'un long chemin», assure Carlo Lombardini. ...