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Le porno du procureur
Le président du gouvernement, Michel Probst, refuse de donner des noms en vertu de la présomption d'innocence. Et comme aucun site pédophile n'a été consulté, personne ne s'expose à une enquête pénale. Mais Michel Probst précise tout de même que «personne n'est concerné dans l'entourage du gouvernement». Et qu'aucun chef de service n'a pollué son disque dur avec des images pornos. Il précise surtout que si 30 fonctionnaires ont des raisons de rougir, 770 n'ont rien à se reprocher. Un pourcentage modeste qui dément une étude anglaise récente, qui prétend qu'un employé sur trois admet regarder des films ou des images pornos sur son ordinateur de travail, mais que 7% des employés se sont fait prendre en flagrant délit.
Le débat du «Matin»
Le porno du procureur
Le magistrat jurassien commet une bourde de débutant en consultant des sites pornos sur son ordinateur professionnel. Pincé, il démissionne
Le Matin - le 06 mars 2009, 21h46
Qu'une trentaine de fonctionnaires consultent des sites pornos au bureau peut sembler choquant. Mais les informaticiens jurassiens ont fait une découverte plus renversante encore: le procureur général en personne matait du sexe sur son écran. Yves Maître a commis une bourde de débutant: parfaitement légale sur un ordinateur privé, cette activité n'est pas tolérée par son employeur, l'Etat jurassien.
Comment ce magistrat de 55 ans a-t-il pu se montrer aussi naïf, lui qui a consulté des fournisseurs d'accès pour échafauder certains réquisitoires pendant ses dix ans de carrière? Le magistrat a été démasqué bêtement, simplement parce qu'il n'était pas le seul à encombrer le réseau informatique de l'administration cantonale.
Chargé de trouver ce qui paralysait les connexions Internet en novembre dernier, le Service de l'informatique a levé ce lièvre: la saturation de la bande passante était «liée à la consultation de sites non professionnels». Pour une trentaine de fonctionnaires, c'était des sites à caractère sexuel.
Personnage haut en couleur
Le gouvernement attend la fin des enquêtes pour sanctionner les fonctionnaires pincés dans tous les départements. Mais pour Yves Maître et un autre magistrat démasqué, l'affaire est grave: aux yeux du président du Conseil supérieur de la magistrature, Daniel Logos, c'est l'image de la justice qui est écornée. En termes juridiques, il parle d'«atteinte supposée à la dignité de la charge».
Le plus piquant, c'est que personne n'a désigné publiquement le procureur. Si ce magistrat a été associé à ce miniscandale, c'est parce qu'il a annoncé sa démission pour des faits «susceptibles de porter atteinte à son image» au moment où le gouvernement annonçait l'ouverture d'enquêtes administratives.
«Démissionner, c'est un geste d'honnêteté», commente un de ses amis. En rendant sa robe, Yves Maître s'épargne une sanction qui va de l'amende à la destitution. Il s'évite l'opprobre des députés au moment de sa réélection par le Parlement.
Bon vivant, Yves Maître passe pour un personnage haut en couleur. C'est sous sa présidence que l'équipe de foot des SR Delémont réussi son ascension en ligue nationale. Cet ancien député démocrate-chrétien est tombé de haut en apprenant l'ouverture de l'enquête par le Conseil de la magistrature. Son penchant pour la pornographie allait faire le tour des potins chez les juges, les avocats et les politiciens. Dur, dur, même pour un homme divorcé qui assume ses fantasmes.
«Je n'ai rien à lui reprocher sur le plan professionnel, Mais il n'apparaîtra plus dans les plus gros dossiers», indique le ministre de la Justice, Charles Juillard. C'est la substitue Valérie Cortat qui récupère le rôle de l'accusateur public: «L'action de la justice ne sera pas paralysée», promet Charles Juillard.
Des employés licenciés pour avoir consommé du porno au boulot, il y en a déjà eu au CHUV et ailleurs, même si la loi pénale n'interdit la pornographie que si elle est pédophile, violente, zoophile ou scatologique. A Fribourg, c'est un enseignant qui a été viré parce qu'il détenait des DVD pornos en classe. Mais le procureur général de la République et canton du Jura doit se sentir bien seul.
Le président du gouvernement, Michel Probst, refuse de donner des noms en vertu de la présomption d'innocence. Et comme aucun site pédophile n'a été consulté, personne ne s'expose à une enquête pénale. Mais Michel Probst précise tout de même que «personne n'est concerné dans l'entourage du gouvernement». Et qu'aucun chef de service n'a pollué son disque dur avec des images pornos. Il précise surtout que si 30 fonctionnaires ont des raisons de rougir, 770 n'ont rien à se reprocher. Un pourcentage modeste qui dément une étude anglaise récente, qui prétend qu'un employé sur trois admet regarder des films ou des images pornos sur son ordinateur de travail, mais que 7% des employés se sont fait prendre en flagrant délit.
Quatre morts
Drame familial à Carouge: le père a laissé une lettre
Le père de famille soupçonné d'avoir abattu sa femme et ses deux fils à Carouge (GE) puis d'avoir retourné l'arme contre lui a laissé une lettre où il annonce son geste. Il y affirme avoir raté sa vie et vouloir quitter ce monde en "prenant sa famille" avec lui.
LeMatin.ch & les agences, le 07 mars 2009, 12h00
Le père de famille soupçonné d'avoir abattu sa femme et ses deux fils à Carouge (GE) puis d'avoir retourné l'arme contre lui a laissé une lettre où il annonce son geste. Il y affirme avoir raté sa vie et vouloir quitter ce monde en "prenant sa famille" avec lui.
Une lettre, écrite en roumain, langue maternelle du père, a été retrouvé dans sa camionnette de serrurier. Si l'enquête se poursuit, "on s'oriente de plus en plus vers la thèse du père qui aurait abattu sa famille avant de se suicider".
"A 52 ans, j'ai tout raté. Mon dernier geste, j'espère le réussir. Je ne veux pas laisser ma famille. J'essaie de la prendre avec moi si j'y parviens": tel serait le contenu de la lettre, d'après les deux journaux, qui ont pu la parcourir.
On ignore encore à quel moment exactement le drame s'est produit. Les derniers signes de vie des membres de la famille remontent à deux jours avant la découverte des cadavres vendredi après-midi par la police, alertée par une voisine qui s'inquiétait de l'"absence incompréhensible" de la famille.