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Mort sur un toboggan : les parents veulent comprendre
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Seine-et-Marne (77)
Mort sur un toboggan : les parents veulent comprendre
Le Parisien | 02.04.2009, 07h00
« Nous voulons savoir qui est responsable », déclarent les parents de Dimitri, 7 ans, mort étranglé avec sa corde à sauter dans un foyer de Pamfou.
« Comment un tel drame a pu arriver ? Depuis l’annonce de la mort de Dimitri, dimanche après-midi, je ne cesse d’y penser. Sa mère aussi. Nous voulons comprendre, savoir qui est responsable. » Hier après-midi, David, le père de la jeune victime fait les cent pas devant le groupement de la gendarmerie de Melun. Katia, sa concubine, y est reçue.
Lui aussi a été auditionné la veille pendant trois heures pour parler de Dimitri. Les parents, qui habitent Dammarie-les-Lys, ont pris conseil auprès de leur avocat en vue de déposer plainte.
« Pour une soi-disant meilleure sécurité, Dimitri a été placé en foyer »
Très fragile, la maman vient d’être entendue par un psychologue. « Ça me fait du bien de parler. Je libère ma parole mais sans cesse je repense à mon petit garçon et aux conditions dans lesquelles il est décédé. Tout ça est profondément injuste. Qu’on ne me dise pas qu’il était surveillé. Je n’y crois pas. Sinon, il ne serait pas décédé de cette façon. »
Dimitri a été retrouvé mort dimanche après-midi, au foyer Alizé de Pamfou, alors qu’il se trouvait sur un toboggan. Il avait une corde à sauter autour du cou. Au moment de s’élancer sur le toboggan, l’une des poignées s’est coincée entre les lattes provoquant l’étranglement de l’enfant. « Pourquoi avait-il cette corde à sauter autour du cou. On nous a parlé d’un jeu, le maître et le chien, auquel les enfants auraient joué. On devrait l’interdire. Si mon fils était resté chez moi, aujourd’hui il serait encore en vie. » Dimitri était placé dans ce foyer en même que sa soeur de 11 ans à la suite d’une mesure d’assistance éducative. Mesure que Katia explique ainsi : « Je suis diabétique et j’ai fait l’objet d’une hospitalisation. Estimant que j’étais trop fragile et que je ne pouvais pas m’occuper de mes enfants, ils m’ont été retirés. »
David, son concubin, manutentionnaire, a fait en même temps que Katia deux recours auprès du tribunal de Melun pour récupérer les enfants. « Nous n’avons pas eu gain de cause. Il m’a même été dit qu’on ne me connaissait pas assez. » Katia ajoute : « On m’a dit : Reposez vous, après six mois on verra. Et cinq années ont passé. » La jeune maman insiste : « Aucun de mes enfants n’a subi de maltraitance physique. Ils ne manquaient de rien. Avant d’être conduits à Pamfou, Dimitri et sa soeur étaient placés au foyer de Rubelles où le petit Abdel est décédé.
Entre-temps, Dimitri a connu trois familles d’accueil en moins d’un an. » Katia reconnaît : « Pendant ce temps, mon état de santé ne s’est pas amélioré. Ma force, ce sont mes enfants, le fait de me les avoir retirés a fait que j’ai perdu du poids. Avec le stress en plus, je ne dors plus. » Son regard bleu s’anime néanmoins : « Pour une soi-disant meilleure sécurité, Dimitri a été placé. Aujourd’hui, on me le rend mort. Je veux que le décès de mon fils fasse réfléchir les autorités avant de placer les enfants dans les foyers. Que la parole des parents, des petits soit entendue et pas seulement celle des dénonciateurs. »
David renchérit : « Aujourd’hui, le conseil général qui nous assure de son soutien, propose de payer les obsèques de Dimitri. Mais on n’attend pas un drame familial pour rencontrer les gens ! »
Près de chez moi
Essonne (91)
Violente rixe entre filles à la sortie du lycée
Le Parisien | 08.04.2009, 07h00
Hier après-midi, une quinzaine d’adolescentes se sont battues à proximité du lycée professionnel Louis-Armand de Yerres. Une jeune fille de 16 ans a été hospitalisée.
« Les filles deviennent aussi violentes que les garçons… » Hier soir, Nicolas Dupont-Aignan, le maire (Debout la République) de Yerres, était atterré. Quelques heures plus tôt, à 16 h 30, une bagarre entre filles avait éclaté à la sortie du lycée professionnel Louis-Armand de Yerres. Armées de bâtons et de battes de base-ball, elles ont violemment frappé à un bras une élève de 16 ans.
La victime, qui souffrirait d’une fracture, est partie se réfugier dans l’infirmerie de l’établissement afin d’échapper à ses rivales. Elle y a attendu les secours qui, rapidement arrivés sur les lieux, l’ont conduite à l’hôpital de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne). Selon les premiers éléments de l’enquête, une histoire de coeur serait à l’origine de cette bagarre qui, dans un premier temps, a opposé deux filles du lycée. La rixe entre ces deux protagonistes qui appartiendraient à des bandes rivales de Yerres et d’Epinay-sous-Sénart a rapidement dégénéré en bagarre générale entre une quinzaine d’adolescentes. A la suite de cet épisode, qui aurait duré près d’une demi-heure, devant le lycée Louis-Armand, une quinzaine de garçons se sont rendus à la gare pour en découdre ailleurs. Une vitre a été brisée dans l’enceinte de la station RER D de Yerres, située à quelques centaines de mètres de l’établissement scolaire.
Les policiers se sont chargés de disperser l’agressive petite troupe. Dans la soirée, le calme était revenu aux abords du lycée professionnel.
Dimitri, 7 ans, se pend sur un toboggan: "La direction du foyer m'a dit qu'elle était désolée"
Hier, 19h27, Le Post
David ne cesse de s'interroger.
"Pourquoi tous les enfants, sauf mon fils, étaient à l'intérieur pour manger? Combien de temps est-il resté seul dehors? Pourquoi les portes étaient ouvertes?" s'interroge, sur Le Post, le père de Dimitri.
Dimitri, c'est ce petit garçon de 7 ans retrouvé mort, dimanche 29 mars, pendu, une corde à sauter autour du cou, à un toboggan du foyer Alizé de Pamfou, en Seine-et-Marne.
"Il n'aurait pas dû être là", nous disait, quelques jours après le drame, le parquet de Melun en charge de l'enquête.
Dimitri a été inhumé lundi à Dammarie-les-Lys, où vivent ses parents et ses deux petits frères de 2 et 3 ans.
"Mélissa, sa grande soeur, a dû retourner au foyer aujourd'hui, elle n'avait pas envie, mais elle n'a pas le choix" nous dit encore son père.
Sur Le Post, David, le père de Dimitri, réagit:
Avez-vous des nouveaux éléments de compréhension?
"Aucun. On n'est pratiquement pas en contact avec le foyer. J'y suis allé jeudi, pour récupérer les affaires de mon fils et chercher Mélissa pour les obsèques. C'est tout."
Avez-vous discuté avec les éducateurs?
"Pas du tout. J'ai juste vu la direction du foyer. Et elle m'a simplement dit qu'elle était désolée."
Que lui avez-vous répondu?
"J'ai préféré ne pas répondre, plutôt que de dire des choses que je pourrais ensuite regretter. Mais on n'a eu aucune explication de la part du foyer."
Et de la part des enquêteurs?
"Les gendarmes nous disent que c'est un accident, que mon fils était seul dehors et que c'est arrivé comme ça."
Qu'en pensez-vous?
"Que mon fils n'aurait pas dû être là, et je me demande sans arrêt pourquoi il y était. Les portes du foyer sont pourtant sécurisées. Pourquoi étaient-elles ouvertes ce jour-là? J'estime qu'il n'a pas été bien surveillé."
Que vous a dit Mélissa, la soeur aînée de Dimitri?
"Elle m'a dit que ce dimanche, ils étaient tous allés à la piscine, puis, en rentrant, avaient rangé leurs affaires, avant de se regrouper dans cette pièce, à l'intérieur, pour passer à table. C'est dans cette pièce que Mélissa s'est aperçue de l'absence de son frère. A partir de là, ils l'ont tous cherché entre 10 et 15 mn dedans, avant de sortir dans le jardin. Quand elle sortie, elle a vu son frère mort, allongé par terre. Le pire, c'est que j'avais déjà eu peur que quelque chose arrive."
C'est-à-dire?
"Quand on a su que le petit Abdel était mort dans un autre foyer Alizé de Seine-et-Marne, à Rubelles, on s'était dit que ça pouvait arriver à nos enfants. Ils y avaient été placés un moment avant de partir à Pamfou."
Allez-vous porter plainte?
"C'est sûr, je vais porter plainte. Mais je ne sais pas encore précisément comment et contre qui. Je dois voir ça avec mon avocat. Je veux faire les choses comme il faut, pas dans la précipitation."
Pourquoi vos enfants ont-ils été placés en 2005?
"Car leur mère souffre d'un diabète trop important qui l'oblige à être hospitalisée et que je travaille. Je ne voulais pas, je voulais qu'on s'arrange avec la grand-mère qui n'est pas loin. Ça s'est fait autrement."
Comment va votre femme?
"Elle est effondrée, sous médicaments et aide psychologique. Elle est chez la grand-mère."
Edition Abonnés - Seine-et-Marne Sud
Enfance
La grogne monte dans les foyers Alizé
Le Parisien | 17.09.2008, 07h00
GROS MALAISE au sein du personnel d’Alizé, un établissement public départemental qui accueille environ 170 enfants mineurs placés sur décision de justice, dans le cadre de l’Aide sociale à l’enfance. Lundi, une soixantaine de salariés des foyers de Rubelles, Provins et Pamfou ont manifesté leur grogne devant le conseil général.
Une délégation a pu être reçue par le directeur de cabinet du président, Vincent Eblé (PS).
« On estime qu’il y a un vrai problème de relations avec le département, on a des menaces sur les budgets. Selon eux, on n’a pas réalisé le nombre de journées d’accueil prévu en 2007 et on doit rétrocéder environ 61 000 € au conseil général. Cela nous met en cessation de paiement ! », s’alarme Jean-Luc Teran, secrétaire général adjoint de la CFDT 77. Autres griefs : « La directrice du foyer de Rubelles a été déplacée de force… On veut la réintégrer. Enfin, depuis deux ans et demi, on déplore un manque de concertation avec le directeur général. »
Le personnel de Provins se bat en outre pour la qualité de son internat qui accueille 20 jeunes âgés de 14 à 18 ans. « Suite au passage d’une commission de sécurité en 2001, il n’est toujours plus aux normes pour accueillir le public. La reconstruction n’aura pas lieu avant cinq ans », s’énerve une éducatrice qui regrette aussi le manque d’effectifs. Hier, le délégué CFDT a reçu une première réponse du département. « La directrice du foyer de Rubelles est réintégrée, indique-t-il. Le conseil général a demandé au préfet et à la Ddass un diagnostic financier et une médiation pour l’ensemble de l’établissement Alizé. »
Vice-présidente chargée de l’Aide sociale à l’enfance, Danièle Querci (PS) confirme. « On a demandé un audit pour comprendre le déficit de l’établissement, confie-t-elle. Mais on ne le laissera pas tomber. Quant à Provins, des travaux de remise aux normes ont commencé en attendant la reconstruction d’un site. »