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Polémique après la « réprimande » du juge Burgaud
PARIS (Reuters), 25.04.09, 19h58, extraits - Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) est au centre d'une double polémique après avoir adressé une simple réprimande au magistrat Fabrice Burgaud pour le fiasco de l'affaire de pédophilie d'Outreau.
Jugée trop clémente par les accusés qui ont passé des années en prison pour rien et injuste par les magistrats, la décision est aussi contestée parce qu'un des membres du CSM a joué un rôle dans l'instruction, au risque d'un conflit d'intérêt.
[..] A droite, le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a stigmatisé dans un communiqué "l'irresponsabilité des juges".
"Reconnaître de graves négligences, mais retenir des circonstances atténuantes du fait de l'absence de réaction de la hiérarchie aurait dû entraîner sanction contre le juge, et sanction contre la hiérarchie", estime-t-il. "Même les excuses du juge ne sont pas au rendez-vous !".
La garde des Sceaux, Rachida Dati, a admis que "beaucoup de Français auront du mal à comprendre une décision qui, dans une affaire aussi grave, prononce une sanction symbolique", mais a souligné que le CSM était "une instance indépendante".
Les magistrats sont également outrés par la décision, même s'ils défendent leur collègue injustement sanctionné selon eux.
L'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) estime dans un communiqué que Fabrice Burgaud était le "bouc émissaire idéal de tous les dysfonctionnements de la justice".
UN CONFLIT D'INTÉRÊT ?
[...] Mais Rachida Dati a estimé qu'il n'y avait pas conflit d'intérêt, le magistrat concerné, Xavier Chavigné, étant intervenu en 2003, à un moment où Fabrice Burgaud n'était plus en charge de cette affaire depuis un an.
Pour la plupart, la décision du CSM démontre qu'il faut modifier le fonctionnement de la justice, non pas dans le sens prôné par Nicolas Sarkozy et Rachida Dati, qui veulent supprimer le juge d'instruction, mais en suivant les recommandations de la commission d'enquête parlementaire.
Cette dernière avait proposé la mise en place d'une instruction collégiale menée par trois juges.