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Salariés licenciés : « un mur Facebook est un espace public »
NDLR : Voir aussi sur l'Express, un dossier Internet et vie privée. « Facebook, ça sert vraiment à rien » ?
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Un smiley n'est pas une preuve d'humour
LEMONDE.FR | 22.11.10 | 19h35 • Mis à jour le 22.11.10 | 19h48, extraits
Les propos qui ont valu à trois salariés un licenciement ont été publiés sur la page de l'un d'entre eux, qui était accessible aux "amis de ses amis" ; dans sa décision, le conseil des prud'hommes a estimé que cette page ne pouvait donc pas être considérée comme privée.
Mais au-delà des débats sur les limites du domaine privé en ligne et de la liberté d'expression des salariés, la décision des prud'hommes fixe une autre limite : une émoticône, ou smiley, n'apporte pas la preuve qu'un propos a un caractère humoristique.
[...] Dès lors, où se situe la limite entre l'humour et les propos abusifs ? En dernier recours, c'est toujours le tribunal qui tranche, en appréciant un contexte dont l'émoticône n'est qu'un élément. "Les salariés doivent faire extrêmement attention à ce qu'ils disent de manière humoristique ou pas", résumait vendredi Me Grégory Saint-Michel, l'avocat des deux salariées.
Le ministre japonais de la Justice démissionne suite à une gaffe
2010-11-22 10:40:29 cri
Japon: le ministre de la Justice démissionne après une gaffe
NouvelObs, 22/11/10, 10:07
TOKYO (AP) — Le ministre de la Justice japonais Minoru Yanagida a démissionné lundi après avoir plaisanté sur son devoir de réponse au parlement.
Lors d'une session parlementaire le 14 novembre dernier, il a expliqué qu'en tant que ministre de la Justice, il n'avait à se souvenir que de deux réponses pour les députés: "Je ne commente pas les cas particuliers", et "Nous traitons cette affaire en conformité avec la loi et en fonction des preuves à notre disposition".
"C'est de ma faute, j'ai fait des commentaires moqueurs et imprudents, je m'en excuse profondément", a déclaré Minoru Yanagida lors de la conférence de presse annonçant sa démission.
Ces commentaires ont déclenché un déluge de critiques des députés, qui réclamaient sa démission. Cette gaffe constitue un nouveau revers pour le Premier ministre Naoto Kan, dont la cote de popularité en baisse a renforcé l'opposition, le Parti Libéral-Démocrate (PLD, conservateur).
Ce dernier a alors annoncé son intention de déposer une motion de censure lundi à la Chambre basse et de bloquer les débats au Sénat sur une rallonge budgétaire, destinée à financer un plan de soutien à l'économie nippone. AP
Salariés licenciés: "un mur Facebook est un espace public"
Par Caroline Politi, publié le 22/11/2010 à 16:30, l'Express, extrait
Eric Rocheblave, avocat en droit du travail répond aux questions des Internautes de l'EXPRESS.fr sur le licenciement de trois salariés après des propos sur Facebook.
Alankin: "Je ne comprends pas l'affaire: seule la communauté des 'amis' des licenciés pouvaient avoir accès à l'information, donc ce sont des propos privés non? Donc ce licenciement aurait pu être décrété à l'issue d'une conversation entre 'amis' au restaurant".
"Facebook n'est pas considéré comme un espace privé. Le tribunal des Prud'hommes a réaffirmé vendredi que le "mur", dès lors qu'il était accessible à plus de deux personnes et parmettait de relayer des informations était du domaine public. Les salariés vont interjeter appel mais je ne suis pas sûr qu'il puissent remporter le procès car la Cour a déjà estimé dans d'autres affaires qu'un mur -contrairement aux messages "inbox" sur Facebook- était un espace ouvert.
C'est exactement la même problématique pour une discussion sur son entreprise: si celle-ci a lieu chez un particulier en nombre très restreint, elle est généralement considérée comme privée. Mais si elle se tient au restaurant, dans un café ou dans un lieu public, les personnes autour sont susceptibles de reconnaître l'entreprise et la clause de loyauté n'est respectée".
Papillou: "Je trouve inadmissible qu'on licencie des employés qui osent dire la vérité sur leur entreprise. Que disent les entreprises au sujet de leurs employés ? On ne le saura jamais car elles ne le font pas passer sur Facebook."
"La plupart des gens ont l'impression qu'au nom de la liberté d'expression, ils sont libres de dire tout ce qu'ils pensent. Mais si c'est effectivement un principe fondamental du droit français, elle est réglementée. Dans cette affaire, les trois salariés qui se sont exprimés sur Facebook ont manqué à leur obligation de loyauté. La jurisprudence oblige, en effet, les salariés à respecter un devoir de réserve qui leur empêche de dire du mal de leur entreprise dans un cadre public. S'ils ne s'y tiennent pas, cela relève de la diffamation. C'est d'ailleurs pour cette raison que les motifs de licenciement dans cette affaire - 'incitation à la rébellion" et "dénigrement de l'entreprise'- sont aussi graves. "
Effem: "Le licenciement s'est effectué à partir d'une capture d'écran réalisée par un collègue. Outre le fait que le dit collègue n'est pas un ami, on peut se demander comment retenir une capture d'écran comme une preuve valable pour quoi que ce soit, cette soi-disant preuve n'est à retenir, ni à charge, ni à décharge. Tout le monde peut en réaliser et les trafiquer, altérer comme il le veut. Rien de plus facile avec un programme de retouches d'images d'incorporer un nom ou un portrait à la place d'un autre. Il faut aller en appel."
"En droit du travail, toute preuve est recevable quelle que soit la manière dont elle ait été obtenue. Elle peut même avoir été récupérée de manière illicite (enregistrement de salariés à leur insu, filature...). C'est ensuite au juge de se prononcer pour savoir s'il reçoit ou non la preuve. Si on conteste la véracité de celle-ci, il faut prouver qu'elle est fausse, qu'elle a été trafiquée, arrangée ou sortie de son contexte... Ici, les salariés ont reconnu que ces propos étaient les leurs."