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Fukushima : Le nucléaire plonge dans l'inconnu
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Crise nucléaire au Japon
Fukushima : Le nucléaire plonge dans l'inconnu
4 avril 2011, 06h50, France Soir, extraits
L'accident majeur survenu dans la centrale nucléaire de Fukushima n'a pas été anticipé, aucun modèle n'existe. Mais les experts pensent, pour l'instant, que le pire peut encore être évité.
[...] La situation peut-elle encore s'aggraver ?
Les avis divergent. « Il y a beaucoup d'incertitude sur l'état réel des réacteurs, explique Yves Marignac, directeur de l'agence d'information sur le nucléaire Wise-Paris. On ne peut pas écarter un scénario d'aggravation, car on est quasiment sûrs qu'il y a une fusion partielle du cœur des réacteurs 1, 2 et 3. » Les ouvriers n'arrivant pas à injecter suffisamment d'eau, le combustible en surchauffe fond. De nouveaux dégagements d'hydrogène pourraient provoquer à nouveau des explosions. « Difficile d'évaluer la situation, observe Yves Marignac. Un homologue américain affirme que 70 % du réacteur 1 est fondu... Les autorités japonaises parlent de 3 %. En réalité, personne n'en sait rien. »
Même incertaine, on veut croire à une situation stabilisée. « Il semble que les piscines soient sous contrôle. A moins qu'il se produise un nouveau séisme, le pire est derrière nous », assure Thierry Charles. Yves Marignac se montre plus sceptique : « Les autorités japonaises donnent des informations très rassurantes sur l'état des piscines, mais cela ne correspond pas à ce que je vois sur les images, où elles apparaissent très dégradées. »
[...] La catastrophe avait-elle été anticipée ?
Non. « C'est un scénario complètement inédit », observe Thierry Charles. « La situation de Fukushima n'a jamais été modélisée, renchérit Yves Marignac. C'est la première fois que plusieurs réacteurs sont touchés en même temps et qu'il y a une fusion partielle du réacteur avec une explosion d'hydrogène qui dégrade l'enceinte de confinement. C'est aussi la première fois que les circuits de refroidissement sont hors service aussi longtemps. Les autorités japonaises avaient d'ailleurs écarté cette possibilité dans les années 1980 : elles n'ont envisagé qu'une panne de quelques heures. Tout ceci témoigne d'un échec dans la conception de la centrale. » Le Japon devra payer le prix fort. « Il faudra au moins dix à vingt ans avant que la situation revienne totalement à la normale », selon Thierry Charles.
Japon. Tepco recrute des « liquidateurs » pour la centrale de Fukushima
Catastrophe, lundi 04 avril 2011, Ouest-France
Tepco (Tokyo Electric Power Company), l’opérateur de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, recrute des « liquidateurs ». Le terme, utilisé en ex-URSS, pendant la catastrophe de Tchernobyl, désigne les personnels civils et militaires intervenant après un accident nucléaire.
Plus de trois semaines après le séisme et le tsunami, qui ont causé l’arrêt des circuits de refroidissement de la centrale, le risque d’une catastrophe nucléaire majeure n’est toujours pas écarté à Fukushima. Les rejets radioactifs continuent et au moins 19 travailleurs ont été blessés par irradiation.
Il faudra des années, voire des décennies, pour nettoyer le site.
« On m’a proposé 1 750 € par jour : j’ai refusé… »
Tepco proposerait jusqu’à 3 500 € la vacation, selon l'agence Reuters. Mission du liquidateur : se rendre dans les zones les plus exposées à la radioactivité, afin de procéder à des réparations.
« Ma société m’a offert 200 000 yens (environ 1 750 €) par jour, confie un employé d’une compagnie de sous-traitance d’une trentaine d’années à l’hebdomadaire japonais Weekly Post. En temps normal, j’aurais pris ça pour un boulot de rêve, mais ma femme a fondu en larmes et m’a dissuadé, alors j’ai refusé… »
« Pour être franc, personne ne veut y aller »
Il y a pourtant des travailleurs prêts à accomplir cette périlleuse mission à Fukushima : c’est le cas d’Hiroyuki Kohno, 44 ans, contrôleur de radioactivité. Trois semaines après avoir vu le tsunami dévaster la centrale de Fukushima où il travaillait, il vient d’accepter d’y retourner.
La suite, sur Ouest-France...
2 commentaires
Le monde doit changer son approche du nucléaire après Fukushima, selon l'AIEA
AFP - Le monde va devoir modifier son approche sur l'énergie nucléaire suite à la crise nucléaire en cours à la centrale de Fukushima 1 au Japon, a déclaré lundi à Vienne le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie nucléaire (AIEA) Yukiya Amano.
"La crise à Fukushima Daiichi a des implications énormes pour l'énergie nucléaire et nous confronte tous à un défi majeur", a-t-il indiqué dans un discours d'introduction à une réunion de la Convention sur la sûreté nucléaire (CSN), qui débute lundi à Vienne et doit durer jusqu'au 14 avril.
"Nous ne pouvons pas reprendre une approche routinière" après un tel accident, a-t-il ajouté.
La suite: http://www.france24.com/fr/20110404-le-monde-doit-changer-son-approche-nucleaire-apres-fukushima-selon-laiea
Le Japon a d'autre part laissé entendre lundi que le désastre survenu le 11 mars dans le nord-est et l'accident nucléaire pourraient avoir un impact sur sa politique climatique et la réduction des gaz à effet de serre.
Plus de trois semaines après cette tragédie, le bilan toujours provisoire de la police s'établit à 12.157 morts confirmés et 15.496 disparus, dont les corps ont très probablement été emportés au large par le raz-de-marée.
De source http://www.france24.com/fr/20110404-japon-fukushima-centrale-nucleaire-accident-tsunami-seisme-rejet-eau-radioactive-ocean-pacifique
Dernière modification : 04/04/2011
Énergie nucléaire - Japon - Naoto Kan - Séisme au Japon - Tsunami
Japon : le sacrifice des héros
En vidéo, "on les appelle les liquidateurs, ils sont entre 200 et 800 à risquer leurs vies [...] ces hommes ont le destin du Japon entre leurs mains":
http://www.france24.com/fr/20110403-japon-seisme-au-japon-tsunami-energie-nucleaire-naoto-kan