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French writer Banon « still can't bear to say Strauss-Kahn's name »
NDLR : « Ne jamais suivre, poursuivre »... En attendant, au civil, elle ne poursuit pas. Je ne l'y encouragerais pas.
Politique
Tristane Banon : " Je ne suis ni déséquilibrée ni fragile "
Le Point - Publié le 14/07/2011 à 16:42, extrait
Rencontre. L'accusatrice française de DSK répond aux attaques.
Émilie Trevert
Des lettres noires courent sur son bras droit."Ne jamais fuir, poursuivre." La peau est encore rougie par l'aiguille du tatoueur. A vif. Tel ce petit bout de femme-brindille, qui, jambes croisées-serrées, exhibe la calligraphie, comme on révèle une partie de soi. Cette phrase, elle se l'est fait graver le 5 juillet, deux heures avant le dépôt de sa plainte pour "tentative de viol" contre Dominique Strauss-Kahn. Une marque indélébile."La seule chose qu'il me restera quand ils m'auront mise par terre !" ironise- t-elle.
Nous sommes au premier étage d'une rue passante, au coeur de Paris. Un endroit tenu secret où Tristane Banon s'est réfugiée pour quelques jours, avant de partir en province chez d'autres amies. Depuis deux mois, la jeune romancière dont le visage de femme-enfant a fait le tour du monde change de crémerie régulièrement. Traquée par les paparazzis et parfois insultée, elle ne sort plus ; seulement tard le soir pour promener son chien Flaubert, un braque de Weimar. Elle enchaîne les nuits sans sommeil et se nourrit de fromage de chèvre.
Flaubert tourne en rond autour des chaises du salon, affolé par le va-et-vient des proches qui veillent sur sa maîtresse. Elle, tee-shirt à col en V et jean slim de trentenaire branchée, tente de garder son calme. Elle se dit "libérée" depuis qu'elle a porté plainte. Mais ses yeux sombres et inquiets racontent autre chose. Le portable, posé sur la table, n'arrête pas de biper. Elle n'y fait pas attention. Son maigre corps calé sur une chaise capitonnée, pendant plus de deux heures elle répondra à tout avec la politesse des gens bien nés.
Le débit est rapide, les bras s'agitent ; on ne peut plus l'arrêter. Elle peste contre les "menteurs". "J'entends que je suis mythomane, que j'ai été en HP, que j'ai couché avec tout le monde, que je suis téléguidée par l'UMP, le PS... Pff ! Je ne suis ni déséquilibrée ni fragile ! Juste sensible, comme beaucoup de gens qui écrivent des livres." Avant, c'était elle qui racontait sa vie dans des romans, du genre "autofiction". Maintenant, tout le monde écrit sa vie. Le moindre détail de son existence sera disséqué, passé au crible, comme ce fut le cas pour Nafissatou Diallo, l'autre présumée victime de DSK, dont la crédibilité a vacillé. La jeune femme a tout du personnage romanesque."C'est une proie rêvée !" dit un proche.
Son histoire, c'est celle d'une petite fille qui a grandi trop vite. La suite sur Le Point...