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Twitter : un sans-papiers raconte sa rétention en direct
Le Parisien | T.d.L et Louis Moulin avec AFP | Publié le 09.03.2012, 11h19 | Mise à jour : 17h35, extrait
Du jamais vu. La plateforme de microblogging twitter a recueilli pendant quatre jours la chronique légère et insolite d'un sans-papier un tantinet désabusé placé en centre de rétention administrative. En 140 signes maximum, limite autorisée sur le site, Gil Juwu profitait des deux heures par jour où l'on lui laissait son portable pour livrer ses impressions pleines de malice sur le «confort spartiate», des policiers «exemplaires», ou encore un babyfoot «mal graissé».
.. Un «livetweet» plus informatif que plaintif, aux antipodes des idées reçues sur un univers totalement fermé au public.
Selon un tweet mis en ligne peu après 15 heures, ce vendredi le jeune homme, arrêté mardi dernier, a été libéré ce vendredi : «A Melun. Après presque 3 h d'attente, le jugement est rendu. Je suis libre depuis un quart d'heure.»
Le jeune homme est effectivement ressorti libre du tribunal administratif de Melun (Seine-et-Marne). «Je suis évidemment soulagé. Pour l'instant je me dis que c'est une expérience mais c'est encore trop frais. A la base j'ai posté des messages sur twitter pour alerter mes amis sur ma situation. Et puis j'ai vu que ça intéressait au-delà. En 3 jours, je suis passé de 98 à 1500 followers, c'est fou. En tous cas ces messages m'ont fait chaud au cœur,» confie le jeune homme au Parisien à sa sortie du tribunal.
Tout a commencé mardi dernier. Gil Juwu, 23 ans, étudiant en France depuis 2008 est alors arrêté sur la route entre Reims (Marne) et Paris, qu'il vient de quitter en co-voiturage. Un simple contrôle de gendarmerie qui se termine pour ce sans-papier féru de heavy-metal, de jazz et de philosophie, au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), au pied des pistes de l'aéroport de Roissy.