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Emeutes à la Grande-Borne
Viry-Châtillon
Emeutes à la Grande-Borne : les parents réagissent
mardi 04 mars 2008 | Le Parisien
L'ENQUÊTE s'annonce prudente et minutieuse. Hier, au lendemain des violentes échauffourées dans la cité de la Grande-Borne à Viry-Châtillon, la sûreté départementale étudiait toutes les pistes pour identifier les auteurs de ces émeutes, dignes d'un « guet-apens », selon le syndicat Alliance. Au total, cinq fonctionnaires ont été touchés, dont deux sérieusement par du plomb.
Nul ne pouvait rester indifférent hier face à ces nouveaux incidents. Certains fonctionnaires ne cachaient pas leur exaspération. Les habitants de la GB, quant à eux, manifestaient leur inquiétude. Le collectif des parents de Grigny appelait dans un communiqué « l'ensemble des parents à agir face à la dégradation de nos conditions de vie et de celles de nos enfants. A fortiori alors que les auteurs des affrontements semblent extrêmement jeunes ».
Ces habitants, mobilisés dans le mouvement Stop la violence depuis plusieurs agressions d'enseignants, revendiquent entre autres « le retour d'une police de proximité propre à éviter que notre commune ne s'enfonce plus encore dans cette situation de non-droit que nous subissons au quotidien ». Il était 15 heures passé dimanche, quand la cité a basculé. Une poignée d'individus attaque la boulangerie le Fournil. Ils déversent du liquide inflammable pour incendier le magasin mais leur tentative échoue. Un petit groupe vient alors saccager le commerce. L'un d'eux s'enfuit avec la caisse. Quand les policiers arrivent, ils se retrouvent face à quarante à soixante individus. Les munitions sont prêtes : bouteilles remplies de cailloux, battes de base-ball, fusils à pompe. Deux coups seront tirés. Sous l'impact, un fonctionnaire tombe au sol. Ce qui suscitera « des manifestations de joie », selon le parquet d'Evry. « Tout porte à penser que ces individus n'étaient pas là par hasard », poursuit le parquet d'Evry. Mais alors pourquoi de telles violences ? Le quartier semblait calme ces derniers jours. Il n'y avait pas eu d'arrestation houleuse ou de trafic démantelé. Sauf la mise en examen en fin de semaine dernière d'un jeune de 16 ans et demi. Cet adolescent, qui s'était présenté de lui-même à la police, est soupçonné d'avoir braqué le Fournil le 16 décembre dernier. Cette fois-là déjà, des échauffourées avaient suivi l'attaque de la boulangerie.