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Brouille dans le ménage franco-gabonais
LIBREVILLE (AFP) - Partenaire indissociable de la Françafrique, le Gabon a durci le ton contre l'ex-puissance coloniale au point de remettre en cause les "relations franco-gabonaises" après un reportage sur le patrimoine en France de son président et la reconduite aux frontières de deux ressortissants.
... Le Gabon, où est notamment installée une base militaire française, met "en garde contre les conséquences que pourraient entraîner les comportements irresponsables des médias et de certains hommes politiques en quête de popularité".
L'Union s'en prend aux Français estimant que ceux-ci travaillent "principalement dans le (...) très lucratif secteur pétrolier", l'hôtellerie et le secteur forestier "mais aussi dans l'organisation de loisirs, un domaine où l'on relève une dépravation accélérée des moeurs".
"Ce n'est pas la première brouille dans le ménage franco-gabonais. Les relations sont souvent épidermiques", souligne une source française.
"Il y a forcément quelque chose de plus profond que les reconduites et la diffusion du reportage. On ne voit pour le moment que la partie émergée de l'iceberg", analyse pour l'AFP Jean-François Obiang, auteur de "France-Gabon: Pratiques clientélaires et logiques d'Etat".
"Il y a toujours eu une stratégie de la révolte sporadique. Rien n'est nouveau ici: obtenir un visa auprès du consulat français a toujours été un parcours du combattant, il y a en moyenne une dizaine d'étudiants gabonais reconduits par an de France pour insuffisance de résultats à tort ou à raison", explique M. Obiang.
"Quant au reportage sur les biens de M. Bongo, il n'apporte rien de nouveau par rapport à l'enquête policière", déjà connue, selon cette source.
Pour M. Obiang, malgré les déclarations françaises sur la rupture avec la Françafrique, dont Omar Bongo est un des piliers, "la France va continuer à rester dans le jeu".
D'autres sources voient dans cette "crise franco-gabonaise, une lutte gabono-gabonaise pour le pouvoir et la succession de M. Bongo qui se profile".