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En Suède, le congé parental ne rime pas toujours avec égalité des sexes
02 mars 15:27 - STOCKHOLM (AFP) - Les papas suédois, qui bénéficient d'un congé parental, l'un des plus généreux au monde, sont très loin de tirer pleinement profit de cet avantage et dans le pays champion de l'égalité des sexes, ce sont encore largement les mamans qui pouponnent.
Les pères ne prennent en moyenne qu'un cinquième des jours du congé parental, qui indemnise les parents pendant seize mois, selon le Bureau central de la statistique suédois ('SCB') et ce sont généralement les mères qui quittent leur emploi temporairement pour s'occuper des enfants.
"Il faut s'interroger sur les raisons qui poussent avant tout les femmes à rester chez elles, et l'une d'entre elles est que la personne qui gagne le plus est très souvent celle qui va travailler", fait valoir la ministre de l'Intégration et de l'Egalité entre les sexes, Nyamko Sabuni.
Les femmes, surreprésentées dans les secteurs faiblement rémunérés, tels que l'éducation ou les soins à la personne, ont un salaire moyen qui, selon le SCB, représentait environ 84% du salaire moyen des hommes en 2006.
Parents de deux jeunes enfants âgés de 7 et 5 ans, Charlotte Northman-Alm, 37 ans, et Carl-Johan Alm, 39 ans, constituent un couple dont la situation professionnelle et financière a été un frein à un partage équitable du congé parental.
Possédant son propre cabinet de conseil en architecture, Carl-Johan n'a pu rester auprès de ses enfants que dix jours, chaque fois à l'occasion de leur naissance.
La quasi totalité du congé parental est de ce fait revenue à Charlotte, professeur de collège, dont le salaire est nettement moins élevé que celui de son mari.
"Nous étions inquiets des difficultés qu'il aurait pu rencontrer, s'agissant de nouvelles tâches, s'il était revenu à son travail après en avoir été absent pendant une année", justifie Charlotte.
Si Carl-Johan, qui a beaucoup travaillé depuis son domicile, a eu la possibilité de voir ses enfants grandir, il concède que "cela aurait été évidemment beaucoup plus drôle d'être à leur contact au début".
Le changement de mentalité intervenu ces quinze dernières années permet toutefois de plus en plus aux pères de s'absenter de leur travail sans pour autant susciter des froncements de sourcils de leur employeur.
Un père poussant un landau ou réchauffant le biberon de son enfant dans un café bondé est désormais une scène de la vie quotidienne en Suède.
Une des critiques portées à l'encontre du congé parental est la possibilité laissée aux parents de se répartir à leur guise les seize mois, exception faite de 60 jours, réservés à chacun des parents.
Or, "on constate que c'est souvent l'homme qui transfère ses jours à la femme", avance la médiatrice pour l'Egalité des sexes, Anne-Marie Bergström.
Selon elle, cet état de fait est une "question de valeurs et de comportements". Elle note qu'un congé parental individualisé, sans possibilité de transfert des jours de congé, permettrait sans doute d'"aller un peu plus loin" dans l'égalité entre hommes et femmes.
Une solution qui n'a cependant pas les faveurs de la ministre.
"Certains préconisent de légiférer, d'autres d'instaurer des quotas (...) mais en tant que libérale, je souhaite que les parents aient la possibilité de choisir eux-mêmes la façon dont ils vont partager (le congé parental)", juge Mme Sabuni.
En toile de fond à la critique de la ministre pointe la crainte que l'Etat ne s'immisce dans la vie privée des familles.
Et Charlotte abonde en ce sens. "Je pense que chacun doit pouvoir décider seul", estime-t-elle.
SUISSE
Travail : le fossé se comble entre hommes et femmes
05/03/2008 - ATS/lematin.ch
A l'heure où les inégalités entre hommes et femmes se réduisent, au niveau de la formation, l'importance des femmes dans le monde du travail s'accroît parallèlement. Celles-ci continuent cependant d'occuper en grande majorité des emplois subalternes.
Selon les récentes données publiées sur l'égalité entre hommes et femmes, remises à jour régulièrement par l'Office fédéral de la statistique (OFS), quelque 19% des femmes et 12% des hommes n'avaient pas d'autre formation en 2007 que la scolarité obligatoire.
Après un fléchissement dans les années nonante, le pourcentage de femmes ayant part aux revenus du travail est reparti à la hausse, pour atteindre désormais 60%. Parallèlement, ce même pourcentage a reculé de 80% à 76% chez les hommes.
Le travail à temps partiel constituait toujours en 2007 un mode d'existence intéressant surtout les femmes. Depuis le début des années nonante, plus de la moitié des femmes travaillent à temps partiel, contre guère plus de 12% des hommes.
La situation a peu évolué en ce qui concerne le partage des postes de travail rémunérateurs. Les femmes occupent plus souvent que les hommes des fonctions d'employées sans responsabilité dirigeante. Selon l'OFS, cela tient à leur plus grande implication dans les tâches ménagères et l'éducation des enfants.
Depuis 1991, par rapport au nombre total de femmes employées en entreprise, la part de celles occupant des postes à responsabilité a passé de 16% à 22%. Chez les hommes, ce pourcentage a progressé de 32% à 37%.
Par ailleurs, quelque 87% des pères et seulement 15% des mères travaillent à temps complet. Globalement, quelque 57% des mères occupent un emploi à temps partiel, et seulement 6,8% des pères.
BRUXELLES (Reuters) - Les femmes sont payées en moyenne 16% de moins que les hommes pour le même travail, l'écart le plus large s'observant dans certains pays d'Asie et sur le continent américain, selon un rapport publié jeudi par la Confédération syndicale internationale (Ituc/CSI).
Elles gagnent ainsi 33,4% de moins que les hommes au Japon, 31,5% de moins en Corée du Sud et 32,7% de moins en Chine, si l'on en croit l'étude de la CSI.
Aux Etats-Unis, les salaires des femmes sont inférieurs de 22,4% à ceux de leurs homologues masculins. La différence s'établit à 27,5% au Canada et à 31,3% au Paraguay.
"Ce rapport révèle avec précision l'étendue de la discrimination dont les femmes sont l'objet dans le monde entier quand il s'agit d'être payées de façon égale aux hommes pour un travail identique", note Sharan Burrow, présidente de la CSI.
Dans certains pays, en revanche, les femmes s'en sortent beaucoup mieux: à Bahreïn, elles touchent 40% de plus en moyenne que les hommes et, au Costa Rica, 2,2% de plus qu'eux.
"Cela s'explique en partie par la faible proportion de femmes dans la population active, mais les femmes qui travaillent ont des chances d'avoir reçu une éducation plus poussée", indique le rapport au sujet de Bahreïn.
En Europe, l'écart salarial entre les sexes est en moyenne de 14,5% et diminue depuis une dizaine d'années, selon la CSI.
Les différences de salaires vont ainsi de trois pour cent dans la petite île méditerranéenne de Malte à 25% en Estonie. Entre ces deux pôles, l'Allemagne connaît un écart de 22%, contre 20% pour la Finlande, la Grande-Bretagne et l'Autriche.
Selon des données provenant de WageIndicator, site internet d'études salariales sans but lucratif où l'on peut comparer son salaire à celui de personnes occupant un poste analogue au sien, les femmes ont souvent reçu une formation aussi élevée, voire plus élevée, que les hommes.
"Un niveau d'éducation plus élevé des femmes n'entraîne pas nécessairement un plus faible écart de rémunération et, dans certains cas, l'écart s'accroît en fait avec le niveau de formation reçu", selon la CSI.