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Journée de la femme façon Pyongyang
HONG KONG (AFP) - La Journée internationale des femmes samedi a été l'occasion d'appels à une plus grande égalité alors que discriminations et violences perdurent dans de nombreux pays.
S'exprimant à la veille de cette journée symbolique, le Haut commissaire des Nations Unies pour les droits de l'Homme, Louise Arbour, a donné le ton en déplorant que des lois discriminatoires envers les femmes restent en vigueur dans les codes civils ou pénaux de presque tous les pays.
"Alors qu'approche le 60e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'Homme, il est honteux que beaucoup de femmes ne puissent jouir de leur droits fondamentaux à la surface du globe", a déclaré Louise Arbour qui quittera son poste fin juin sans solliciter un nouveau mandat.
La vice-présidente de la Commission européenne, la Suédoise Margot Wallström, a pour sa part déploré que seuls des noms d'hommes ont été avancés pour les futurs postes clés européens. "Pas un seul nom féminin n'a été évoqué. Ce que l'on entend, c'est qu'une discussion a lieu quelque part et que ce sont uniquement des noms masculins qui sont cités", a-t-elle déclaré vendredi.
En Australie, la ministre du Logement et du statut de la femme Tanya Plibersek a également dénoncé les inégalités et le manque de sécurité financière dont pâtissent nombre de femmes.
"A partir du moment où une femme se lance sur le marché du travail, il est probable qu'elle gagnera moins que ses homologues masculins quels que soient sa carrière, son secteur d'activité ou son niveau d'études", a-t-elle dit.
Au Japon, de petits rassemblements étaient organisés et une manifestation était prévue à Osaka (ouest) en signe de solidarité avec les femmes irakiennes.
De son côté, la Corée du Nord a exhorté les Nord-Coréennes à se mobiliser pour accroître les capacités de défense de l'Etat communiste.
"C'est un sublime devoir pour les femmes (...) que de contribuer activement à renforcer les capacités de défense du pays", a lancé le Rodong Sinmun, organe de propagande du Parti des travailleurs.
La chaîne nord-coréenne Chungang a affirmé qu'en dix ans l'état communiste avait formé plus de 40 enseignantes et 170 doctorantes. Elle a précisé dans la foulée que l'Association des femmes nord-coréennes avait célebré samedi la Journée des femmes en inaugurant... un tournoi de cuisine à Pyongyang.
A Taïwan, le favori à la présidentielle du 22 mars, Ma Ting-Jeou, a promis de créer 100.000 nouveaux emplois pour les femmes et offert un milliard de dollars de Taïwan (32 millions de dollars) pour aider les femmes animées par le désir d'entreprendre.
Le candidat pro-Pékin du Kuomintang s'est aussi engagé à réserver au moins un tiers des postes de son gouvernement à des femmes en cas de victoire.
Ailleurs, comme en République démocratique du Congo (RDC), il s'agissait plutôt d'alerter sur la protection des femmes, cibles de nombreux abus. "Investissez pour vos mères, vos femmes, vos soeurs et vos filles en assurant leur protection", dit un SMS envoyé par l'opérateur de téléphonie mobile Vodacom, en accord avec le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés.
Symbole de la longue histoire de la lutte des femmes pour l'égalité des droits, la journée du 8 mars, officialisée par l'ONU en 1977, offre traditionnellement l'occasion de dresser un bilan et d'alerter sur le chemin à parcourir.
A ce propos, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait appelé jeudi à investir dans l'avenir des femmes, exaltant leur potentiel dans les efforts pour le développement et la paix.
"Investir dans l'avenir des femmes n'est pas seulement souhaitable du point de vue de la justice, c'est la chose intelligente à faire", a-t-il déclaré lors d'un symposium à l'ONU.
PARIS (AFP) - Les filles réussissent mieux scolairement que les garçons, elles sortent plus diplômées du système éducatif, mais ne font pas les mêmes choix d'orientation, selon un document édité par le ministère de l'Education nationale vendredi, à la veille de la Journée de la femme.
Les filles, qui représentent 49,7% de l'ensemble des 14,8 millions d'élèves, apprentis et étudiants, sont tout d'abord "scolarisées plus longtemps", selon la brochure "Filles et garçons à l'Ecole, sur le chemin de l'égalité", disponible sur le site www.eduscol.education.fr.
L'espérance de scolarisation à l'âge de deux ans est ainsi de 19,1 années pour les filles, contre 18,5 pour un garçon, selon des chiffres qui portent sur l'année 2005-2006.
Les filles sont plus souvent titulaires d'un bac général (163.796 contre 118.992) et les garçons d'un bac professionnel (58.136 contre 42.426).
En collège, le taux de réussite au brevet en 2006 était d'un peu plus de 82% pour les filles, contre près de 76% pour les garçons.
De même, pour la proportion d'une génération titulaire du baccalauréat en 2006: 70% des filles, contre 59% des garçons ont obtenu leur bac.
Au primaire, les filles "redoublent moins souvent que les garçons quel que soit le milieu social d'origine". A noter aussi qu'elles sont meilleures en français mais que les garçons les devancent en mathématiques.
Dans le second degré, les filles vont davantage en ES (sciences économiques et sociales) et en L (littéraire) et les garçons en S (scientifique) et STI (Sciences et technologies industrielles).
Sans surprise, on trouve "peu de filles en classes préparatoires scientifiques et peu de garçons en classes préparatoires littéraires", ajoute le document. Résultat: on compte "seulement 25% de femmes parmi les ingénieurs".
A diplôme équivalent, "les filles s'insèrent moins bien en emploi que les garçons", précise le document.
Autre enseignement: au niveau européen, 81% des Européennes et 75% des Européens âgés de 20 à 24 ans ont un diplôme du second cycle de l'enseignement secondaire.