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SANTE.
Mais pourquoi tant d'enfants sur le tard !
mercredi 12 mars 2008 | Le Parisien
Le premier Salon de la fertilité ouvre aujourd'hui à Paris... signe d'une époque où le désir d'enfant est de plus en plus fort. Longues études, carrière et maintenant remariages expliquent le boom des bébés après 40 ans. Les gynécologues s'inquiètent.
ELLES ONT 40 ans et en paraissent quinze de moins que leurs mères au même âge. Belles et sûres d'elles, installées dans leur vie professionnelle, elles veulent aujourd'hui un enfant. Un premier ou un petit dernier sur le tard, souvent fruit d'une nouvelle union.
Et comme ça n'arrive pas aussi vite qu'elles le voudraient, ces quadras affluent dans les centres de procréation médicalement assistée. Avec des images des pages people des magazines plein la tête. Comme celle de Marcia Cross, la Bree de la série américaine « Desperate Housewives », qui, à 45 ans, a récemment donné naissance à des jumelles... « Pourquoi pas moi ? » lancent-elles sûres de leur bon droit, en étendard de leur féminité épanouie, à des médecins qui ont bien du mal à les contenir dans leur irrépressible envie de bébé.
Car, passé 35 ans, les chances de tomber enceinte descendent en flèche... Devant cet engouement tardif, le professeur François Olivennes, gynécologue-obstétricien, spécialisé dans l'aide médicale à la procréation, lance un avertissement à toutes les trentenaires et plus, et leur explique dans son livre à paraître demain pourquoi il ne faut pas trop attendre. Les progrès de la médecine ne savent pas encore suspendre le temps...
Une première grossesse toujours plus tardive L'âge de la première grossesse est passé de 24,2 ans en 1978 à 29 ans. Dans la région parisienne, c'est 32 ans ! Elles se donnent ainsi le temps de s'installer dans leur vie professionnelle avant de faire des enfants : avec des enfants, seulement 49 % des diplômées bac + 3 travaillent à temps complet, contre 92 % quand elles n'en ont pas...
Et des remariages toujours plus nombreux Un couple sur deux divorce à Paris, un sur trois en province. Un peu moins de la moitié des mariages sont des remariages !
Donc de plus en plus de grossesses après 40 ans : 28 000 femmes accouchent chaque année autour de la quarantaine, contre 8 000 il y a vingt ans. Non seulement possible, la grossesse à 40 ans se déroule aussi souvent le plus naturellement du monde. Même s'il ne faut pas oublier qu'elles ont des taux de complication nettement plus importants.
Mais un corps qui vieillit à partir de 37 ans Si la première grossesse survient à 38 ans, le second enfant risque de ne pas être conçu avant 40 ans, et là les chances ne sont plus les mêmes. La probabilité de conception chez un couple sans problème est de 25 % par cycle à 25 ans, 12 % à 35 ans et 6 % à 40 ans. L'incidence des fausses couches est d'environ 15 à 20 % vers 30 ans et atteint 40 % à 40 ans.
Des traitements remboursés jusqu'à 43 ans Car, à cet âge, les techniques de procréation assistée donnent des résultats proches de zéro. A partir de 38 ans, si le bilan est correct, les chances de grossesse se situent autour de 15 %, mais tombent à 5 % au-delà de 41 ans.
L'espoir du don d'ovocyte Avec l'adoption, cette technique miraculeuse qui s'affranchit de l'âge de la femme est leur seul espoir. Mais en France, à l'inverse des Etats-Unis où la pratique est courante (elle est utilisée par la plupart des mamans actrices quadra), elle est peu accessible. En 2005, il n'y a eu que 300 tentatives.
* « N'attendez pas trop longtemps pour avoir un enfant », professeur François Olivennes, avec Laurence Beauvillard, Odile Jacob, 23 €.