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Le déjeuner de femmes de la chancellerie contesté
PARIS (Reuters) - L'invitation jeudi par Rachida Dati à un repas à son ministère de 230 femmes magistrates ou membres d'autres personnels de la justice est critiquée par le Syndicat de la magistrature, classé à gauche, qui juge déplacée l'initiative, notamment en période de disette budgétaire.
Le Garde des sceaux a invité ces personnes pour célébrer la journée internationale des femmes du 8 mars. Rachida Dati s'est fixée depuis sa nomination un objectif de féminisation de la magistrature et a ainsi fait nommer en novembre cinq femmes procureurs généraux.
"Il s'agit d'une invitation sans aucun motif professionnel, effectuée aux frais de l'Etat, comprenant évidemment les frais de transport, par un ministère qui n'est pourtant pas réputé pour ses moyens pléthoriques. Nul ne doute que les photos seront belles", déclare dans un communiqué le Syndicat de la magistrature, qui parle de son côté de 300 invités.
L'organisation "dénonce l'utilisation des moyens de l'Etat au service de l'image médiatique de la ministre de la Justice" et resitue l'épisode dans une politique générale de la place Vendôme qui aurait, selon elle, pour objectif de promouvoir l'image de cette proche de Nicolas Sarkozy.
La cabinet Dati a rejeté ces critiques et parle de réunion de travail. "Il est normal et légitime que la ministre ait voulu recevoir des femmes des métiers de la justice, magistrates, avocates, responsables de greffes, personnels pénitentiaires, responsables d'associations pour faire le point sur les sujets qui concernent la ministre, violences conjugales, égalité homme-femme", a dit à Reuters Guillaume Didier.
"Il n'y a pas de quoi polémiquer, ce n'est absolument pas somptuaire, c'est d'une très grande simplicité", a-t-il ajouté, expliquant que les convives avaient pris un déjeuner autour d'un "simple buffet". Le budget de la Justice et de l'administration pénitentiaire 2008 est de 6,5 milliards d'euros, soit 2,4% du budget de l'Etat.
La garde des Sceaux Rachida Dati a reçu aujourd'hui à déjeuner 230 femmes des professions judiciaires pour fêter avec retard la Journée des femmes, provoquant la colère du Syndicat de la magistrature (SM, gauche) qui a accusé la ministre de travailler "au service de sa propre image".
La garde des Sceaux avait invité des magistrates, des avocates, des greffières, des fonctionnaires du ministère, de l'Administration pénitentiaire et de la protection judiciaire de la jeunesse, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la Chancellerie Guillaume Didier.
Aujourd'hui, leur a déclaré la ministre, "70% des étudiants en droit sont des femmes. Dans la magistrature, les femmes sont devenues majoritaires. Elles représentent presque 60% du corps. En 1982, les femmes représentaient à peine 30% des magistrats".
"Il s'agit d'une invitation sans aucun motif professionnel, effectuée aux frais de l'Etat (comprenant évidemment les frais de transport), par un ministère qui n'est pourtant pas réputé pour ses moyens pléthoriques. Nul ne doute que les photos seront belles...", a ironisé dans un communiqué le SM qui "dénonce l'utilisation des moyens de l'Etat au service de l'image médiatique de la ministre de la Justice".
"Comme tous les buffets de la Chancellerie, c'était d'une très grande simplicité," a relativisé le porte-parole.
Source: AFP, le Figaro
Le déjeuner de femmes de Dati contesté