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Les filles, têtes de classe en Europe
Compte rendu
Les filles, têtes de classe en Europe
LE MONDE | 12.03.08
Les filles ont de meilleurs parcours scolaires que les garçons. La chose était déjà bien décrite pour la France : on sait désormais qu'elle vaut pour l'ensemble des vingt-sept pays de l'Union européenne. C'est ce qui ressort d'une synthèse réalisée par le ministère de l'éducation nationale (Note d'information, du 11 février) à partir des données collectées par l'Office statistique des Communautés européennes (Eurostat).
D'abord, les filles ont moins souvent des problèmes pour lire que les garçons (18 % contre 30 %), quel que soit le pays de l'Union européenne. Ensuite, elles sortent moins souvent du système scolaire sans diplôme ou validation de l'enseignement secondaire. En 2006, 15 % des jeunes Européens de 18 à 24 ans ont écourté précocement leur scolarité secondaire, mais seulement 13 % des filles contre 18 % des garçons.
Enfin, les femmes sont plus souvent diplômées de l'enseignement secondaire et de l'enseignement supérieur que les hommes. Cette situation s'est construite très progressivement. Ainsi, pour la génération âgée de 55 à 64 ans, la moyenne de taux d'accès des hommes à un diplôme du second cycle du secondaire (le baccalauréat en France) est de 59 % contre 49 % pour les femmes. Elle s'annule pour les 35-44 ans et s'inverse pour les 25-34 ans au détriment des hommes. Ce rattrapage a été particulièrement fort dans les pays du Sud (Italie, Espagne ou Grèce), qui partaient de loin.
DEUX EUROPE QUI S'OPPOSENT
Dans l'Union européenne, les femmes sont majoritaires dans les formations supérieures quel que soit le pays, mais pas à tous les niveaux : leur proportion n'est que de 45 % pour ce qui concerne les études menant à l'obtention d'un doctorat. "Deux Europe s'opposent", précise l'étude. L'Europe du Sud (Italie, Espagne, Portugal, Chypre) ainsi qu'une partie des pays de l'Est (Bulgarie, Roumanie, Estonie, Lituanie, Lettonie) ont une proportion de femmes docteurs majoritaires, contrairement au reste de l'Europe. La France, avec un taux de 41 %, reste en deçà de la moyenne.
Si les femmes sont surreprésentées dans l'enseignement supérieur, elles sont moins souvent diplômées en mathématiques, sciences et technologie que les hommes. En 2005, elles ne représentaient que 31 % des diplômés de ces matières. Une proportion qui stagne depuis l'an 2000.