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Ce n'est pas la difformité de son visage qui la dérange
DIJON (AFP) - Chantal Sébire, qui a demandé à la justice le droit d'être euthanasiée en raison d'une maladie incurable dont elle est atteinte, a laissé entendre samedi qu'elle ne ferait pas appel si sa demande était rejetée lundi à Dijon, dans l'émission "revu et Corrigé" de France 5.
Le procureur de la République de Dijon avait requis mercredi "l'irrecevabilité de la requête" de Mme Sébire, lors de l'audience en référé. Le jugement sera rendu lundi.
Interrogée par le présentateur Paul Amar sur son attitude en cas d'avis défavorable, Mme Sébire a déclaré par téléphone: "si le vice-président du tribunal de Dijon dit effectivement qu'il confirme l'avis du procureur, je respecte sa décision".
"Qu'est-ce que vous voulez, je peux faire appel après (mais) ça me servirait à quoi ? Je voulais simplement montrer que je menais un combat pour alerter et que derrière ce combat j'allais dans la légalité jusqu'au bout", a-t-elle poursuivi.
Chantal Sébire a également confirmé qu'elle était prête à aller à l'étranger pour obtenir ce qu'elle désire.
"Je sais maintenant comment me procurer ce dont j'ai besoin, et si je ne me le procure pas en France, je me le procurerai ailleurs", a-t-elle expliqué, tout en soulignant que si elle n'obtenait pas le droit à l'euthanasie dans la légalité, elle ne "(partira) pas en paix".
Mme Sébire a également tenu à répondre aux propos de la ministre du Logement Christine Boutin qui s'était déclarée jeudi à RMC "scandalisée qu'on puisse envisager de donner la mort à cette femme parce qu'elle souffre et qu'elle est difforme".
"C'est quand même grave de banaliser la maladie (...) Ce n'est pas la difformité de mon visage qui me dérange, j'en ai strictement rien à faire, et que si je mène ce combat, c'est parce que la souffrance est telle que je demande de l'aide. Je souhaite à madame Boutin, sans aucune méchanceté, qu'elle endure ce que j'endure simplement 24 heures", lui a répondu Mme Sébire.
Mme Sébire est une ancienne institutrice de 52 ans, mère de trois enfants, défigurée et rendue aveugle une "esthesioneuroblastome", une tumeur évolutive des sinus et de la cavité nasale.
Une maladie très rare - seuls un millier de cas ont été recensés dans le monde depuis 20 ans - dont l'évolution provoque une déformation spectaculaire et irréversible du visage et des souffrances "atroces", selon Mme Sébire.