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Des magistrats, accusés de « torpeur » ?
Compte rendu
Les vingt-cinq ans d'obsession du gendarme Beau
LE MONDE | 19.03.08 | Extraits
La vie de Jean-Michel Beau s'est écroulée le 24 août 1983. C'est le jour où le juge Alain Verleene, chargé d'instruire l'affaire des Irlandais de Vincennes, inculpe cet officier de gendarmerie de "subornation de témoins". C'est aussi la première page de son nouveau pavé, L'Affaire des Irlandais de Vincennes, paru mercredi 19 mars (Fayard, 630 pages, 28 euros). Ou l'histoire d'une obsession.
Vingt-cinq ans après - et 2 m3 de documentation plus tard -, "le cauchemar qui a brisé (sa) vie, détruit (sa) carrière, fait voler en éclats l'univers de ceux qui (l'ont) entouré" continue de ronger l'ancien lieutenant-colonel de gendarmerie.
... Ce dernier, à la manière d'un greffier et dans un suivi tatillon des procédures, livre heure par heure, de 1983 à 2008, le récit de ses déboires et de ceux de ses ennemis jurés. Il ne dissimule rien des relations passionnelles qu'il a entretenues avec les journalistes - notamment avec l'ancien journaliste du Monde, Edwy Plenel, venu témoigner en sa faveur lors de son procès en appel. Des journalistes qu'il a harcelés "pour entretenir le feu", hanté par la crainte qu'ils négligent "son" affaire.
De même, il s'acharne sur les magistrats, accusés de "torpeur". Le 11 février 1988, il s'inquiète : "Pour éviter l'enterrement, il me suffira (...) de provoquer n'importe quel épisode de procédure. Rien ne s'oppose donc à ce que l'affaire dure éternellement !" Vingt ans après, cette angoisse le taraude encore.