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Dans la continuité des grands principes de la doctrine de dissuasion nucléaire
CHERBOURG, Manche (Reuters) - Nicolas Sarkozy s'est engagé à maintenir l'effort budgétaire de la France en matière de défense et à réformer les armées mais s'est inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs quant aux grands principes de la doctrine de dissuasion nucléaire.
Le président de la République a profité d'une visite aux ateliers navals militaires du groupe DCNS à Cherbourg pour prononcer son premier véritable discours de chef des armées, et inaugurer le quatrième et dernier né des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de nouvelle génération, Le Terrible.
"Le budget de la défense est le deuxième de l'Etat. Il le restera et ne baissera pas", a déclaré Nicolas Sarkozy. Ce poste représente actuellement 1,8% du produit intérieur brut. "Les réformes, nous les ferons. Ce processus de rationalisation se fera toutefois entièrement au profit de l'outil de défense et de ceux qui le servent", a expliqué le chef de l'Etat.
Nicolas Sarkozy n'a pas livré de pistes concrètes, se bornant à rappeler que la Commission du Livre Blanc, consacré à "la défense et à la sécurité nationale", ferait état de ses conclusions dans les prochaines semaines.
Le chef de l'Etat a souligné que la dissuasion nucléaire restait au coeur du dispositif de défense nationale.
"Nous tenons à notre dissuasion nucléaire, elle est strictement défensive. J'ai cependant la conviction qu'il est indispensable de maintenir deux composantes nucléaires, une océanique et une aéroportée", a-t-il dit.
Il a rappelé que la France n'hésiterait pas à faire la démonstration de sa capacité dans le cadre d'un "avertissement" si une agression extérieure l'exigeait.
Des inquiétudes s'étaient faites jour sur la pertinence du maintien de la dissuasion nucléaire aérienne.
Nicolas Sarkozy a indiqué que le Rafale, l'avion de combat fabriqué par Dassault Aviation qui équipe l'armée de l'air, emporterait des têtes nucléaires ASMPA dès cette année.
Pour autant, il a annoncé la réduction d'un tiers du nombre d'ogives aéroportées. Ainsi, "notre arsenal comprendra moins de 300 têtes nucléaires, c'est la moitié du nombre maximum de têtes que nous ayons eu pendant la Guerre froide", a-t-il dit, invoquant le "principe de stricte suffisance."
L'IRAN, UNE MENACE
Nicolas Sarkozy a estimé que si la France "ne courait pas le risque d'une invasion dans les 15 années à venir", d'autres menaces pesaient sur sa sécurité.
"Des pays, en Asie ou au Moyen-Orient, développent à marche forcée des capacités balistiques. Je pense en particulier à l'Iran qui accroît la portée de ses missiles, alors que de graves soupçons pèsent sur son programme nucléaire, c'est bien la sécurité de l'Europe qui est en jeu", a-t-il déclaré.
L'Iran est engagé dans un bras de fer avec la communauté internationale, laquelle accuse Téhéran de chercher à se doter de l'arme nucléaire. Téhéran dément catégoriquement cette assertion et met en avant son droit au nucléaire civil.
Nicolas Sarkozy est par ailleurs revenu sur la question du désarmement.
"Je confirme qu'aucune de nos armes n'est ciblée contre quiconque. J'ai décidé d'inviter des experts internationaux à venir constater le démantèlement de nos installations de Pierrelatte (Drôme) et de Marcoule (Gard).
"La base de la sécurité collective et du désarmement, c'est la réciprocité", a cependant jugé Nicolas Sarkozy, invitant "tous les pays du Traité de non prolifération (TNP) à ratifier le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires."
Parmi eux, figurent les Etats-Unis et la Chine.
Il a parallèlement formulé une autre proposition : l'ouverture de négociations sur un traité interdisant les missiles sol-sol de portée courte et intermédiaire.
Avant son discours, le président s'est entretenu pendant près d'une demi-heure avec les syndicats de DCNS, dont le spécialiste de l'électronique de défense Thales a acquis 25% du capital en 2007.
Un représentant du personnel, qui a requis l'anonymat, a confié que les discussions avaient porté sur l'avenir du groupe et sur sa capacité à exporter, dans le cadre des travaux de la Commission du Livre Blanc.
Dernier fleuron de DCNS et de la marine française, Le Terrible rejoindra en 2010 la flotte active de sous-marins nucléaires composée du Triomphant, du Téméraire et du Vigilant. Long de 138 mètres et large de 12,5 mètres, Le Terrible emportera à son bord 111 hommes.