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Selon la SocGen, Kerviel « interprète abusivement des imprécisions de vocabulaire »
En 2005, Kerviel avait été menacé de licenciement
Le Figaro, 25/03/2008, extrait
Ses supérieurs ont reconnu devant les juges que le trader avait été convoqué en juillet 2005, déjà pour répondre de gains supérieurs à ce qui était autorisé.
... Pourquoi les opérations litigieuses survenues ensuite - après les attentats de Londres, en juillet 2005 - n'ont-elles pas été signalées ? Devant les juges, Kerviel a expliqué en substance que la banque avait toléré ses agissements en raison de l'importance de ses gains. Le 21 février, devant les juges, il a ainsi mis en avant l'existence d'un e-mail qui, selon lui, prouverait que la banque connaissait ses dissimulations. Cette version a été démentie par ses collègues. L'e-mail en question a été rédigé le 14 mai 2007 par Sébastien Conquet, du service comptabilité de la banque. Celui-ci écrit qu'un rachat «fictif» (les guillemets figurent dans l'e-mail) a été réalisé. Pour Kerviel, cet élément montre que la pratique était répandue.
Sébastien Conquet a contredit cette version. Selon lui, les opérations dites «fictives» ne sont pas des opérations dissimulées ou litigieuses, mais des ajustements comptables afin d'équilibrer les écritures dans le système informatique interne. La Société générale, sollicitée vendredi dernier, précise que ces écritures fictives n'ont rien de litigieux et correspondent «à une carence connue et identifiée de l'outil informatique» du système Eliot, qui est en fonction dans les salles de marché de la Société générale. Selon la banque, Kerviel «interprète abusivement des imprécisions de vocabulaire (…) pour laisser croire que la pratique d'opérations fictives était monnaie courante». «Tant qu'il n'est pas confronté, il ment. Quand il est confronté, il est confondu», affirme Me Jean Veil, qui défend la banque. Selon lui, seuls les supérieurs hiérarchiques de Jérôme Kerviel ont une connaissance technique suffisante des outils des salles de marché pour répliquer au trader. Jérôme Kerviel, précisément, doit être confronté à la fin de cette semaine à Martial Rouyère, le responsable de la salle Delta One.