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« il ne faut pas que l'on s'imagine que la justice fonctionne bien », assure Me Choppelet
CHARLEVILLE-MÉZIÈRES (AP) - Plusieurs dizaines d'avocats ont manifesté vendredi matin au procès des époux Fourniret à Charleville-Mézières (Ardennes) et dénoncé "une justice spectacle". A la demande du bâtonnier des Ardennes, le Président de la Cour d'assises a accepté d'interrompre les débats peu avant 11 heures.
Pascal Eydoux, président de la conférence des bâtonniers, a lu un texte dans la salle des pas perdus face à de nombreux journalistes. Profitant de la forte médiatisation de ces assises, les avocats souhaitent montrer leur "détermination" à la Chancellerie et attirer l'attention de l'opinion publique.
"Des projets importants sont en cours qui tendent, sous couvert d'économie et de modernisation à écarter le juge et l'avocat de leur mission respective", indique un communiqué du barreau des Ardennes distribué à la presse. L'ordre des avocats dénonce pêle-mêle "la disparition de tribunaux, la suppression de juges d'instruction, la déjudiciarisation de certains contentieux, le désengagement de l'état au détriment des plus démunis".
Les travaux de rénovation du Palais de Justice de Charleville-Mézières, réalisés pour la tenue de ce procès hors-normes, ont coûté 1,9 million d'euros. "Je ne dis pas que l'on a dépensé trop d'argent mais il ne faut pas que l'on s'imagine que la justice fonctionne bien", assure Me Choppelet, une avocate présente à cette manifestation. Celle-ci regrette l'absence d'un "pôle de l'instruction", refusé par le Ministère de la Justice.
Actuellement, trois juges d'instruction, dont deux se sont consacrés à l'enquête sur les crimes des époux Fourniret, sont en activité dans la cité ardennaise. Selon un décret paru le 16 janvier 2008, l'un de ces postes doit disparaître.
Cette manifestation intervient alors que le barreau des Ardennes s'était mis en grève au début de l'année empêchant toute activité judiciaire pendant deux mois.
Le procès doit reprendre à 14 heures.