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Martin Hirsch a peur « pour tous ceux qui risquent de passer par pertes et profits »
Les réformes sociales, premières victimes de la crise
LE MONDE | 28.03.08 | Extrait
Sans l'avouer, le gouvernement prépare le budget de l'Etat à la tempête qui s'abat sur l'économie mondiale. Trois grands chantiers sociaux de Nicolas Sarkozy ont marqué le pas ces derniers jours, comme si le gouvernement voulait étaler leur coût sur plusieurs années. Le revenu de solidarité active (RSA) promu par le haut-commissaire Martin Hirsch, la loi pénitentiaire de la garde des Sceaux, Rachida Dati et la loi sur le logement de la ministre en charge, Christine Boutin ont pris du retard.
Ce n'est pas encore un plan de rigueur mais le principe de réalité reprend ses droits sur les choix budgétaires. "On va tailler dans les réformes sociales type RSA de manière à les rendre compatibles avec un budget de crise", confirme un député de la majorité, proche du premier ministre. Sans remettre en question les grandes réformes sociales, qui ont donné une tonalité de gauche à la campagne de Nicolas Sarkozy, François Fillon tente d'en différer la mise en oeuvre. "Attention de ne pas se contenter d'en faire moins ou de retarder les choses, avertit le député villepiniste UMP Hervé Mariton. Ce que veut la majorité, c'est que le gouvernement nous dise clairement quelles sont ses priorités."
La note salée du RSA. Martin Hirsch, le haut-commissaire aux solidarités actives, redoute que son revenu de solidarité active (RSA), présenté comme une mesure phare du gouvernement pour réduire la pauvreté, ne fasse les frais des nouvelles contraintes budgétaires. "L'Etat doit décider s'il mettra ou non le paquet pour aller jusqu'au bout en 2009", avait-il averti dans Ouest-France, le 25 mars. Le gouvernement lance "un train de réformes, je ne veux pas que le wagon des pauvres soit décroché du train", a-t-il insisté, jeudi 27 mars, sur RMC. "J'ai peur pour tous ceux qui risquent de passer par pertes et profits" dans un contexte de difficultés économiques.