« Un étudiant en médecine condamné pour agression antisémite | Le CICR est « profondément inquiet pour tous les otages » » |
Ouverture du procès en appel de deux députés UMP
PARIS - Le procès en appel de deux députés UMP, dont l'ancien secrétaire d'Etat Pierre Bédier condamné en première instance à 18 mois d'emprisonnement avec sursis, s'est ouvert mercredi matin devant la cour d'appel de Paris.
Les deux députés des Yvelines, Jacques Masdeu-Arus et Pierre Bédier, ont été reconnus coupables de "corruption passive" en première instance. Ils avaient fait appel, de même que Gilles Forray, premier adjoint de M. Masdeu-Arus, maire de Poissy au moment des faits, et qu'un ancien expert-comptable, Jean-Pierre Pécriaux.
Les trois premiers sont accusés d'avoir accepté des pots-de-vin de l'homme d'affaires Michel Delfau, décédé en 2005. En contrepartie, ce dernier aurait obtenu des marchés publics dans les villes de Poissy et Mantes-la-Jolie (Yvelines), dont les deux députés ont été maires pendant plusieurs années.
A l'occasion de la première matinée d'audience, Gilles Forray, qui est atteint d'une sclérose en plaques l'obligeant à se déplacer en fauteuil roulant, a "contesté de la façon la plus formelle" les faits qui lui sont reprochés. L'accusation affirme que Michel Delfau lui avait remis de l'argent et offert un appartement à Marrakech.
Tapant régulièrement du poing sur la table qui se trouvait devant lui, Gilles Forray, qui avait été condamné à trois ans de prison avec sursis, a affirmé que les conditions dans lesquelles s'étaient déroulés les appels d'offres étaient "parfaitement régulières".
Quant à l'appartement, a poursuivi l'ancien premier adjoint, il "ne m'aurait servi à rien" car "il m'est totalement inaccessible".
Interrogé sur les nombreuses "coïncidences" du dossier, avec des remises d'espèces les jours où les deux hommes déjeunaient ensemble, dont les montants correspondaient aux crédits sur le compte de sa compagne aujourd'hui décédée, il les a écartées.
Selon lui, toute cette affaire est née de l'imagination de la femme de Michel Delfau, à l'origine de la procédure par le dépôt d'une plainte en décembre 2001. Quant au fils du défunt, qui a raconté pendant l'enquête avoir assisté à une remise d'espèces entre les deux hommes, "il répète ce que maman lui dit", a-t-il noté.
Pierre Bédier sera pour sa part entendu jeudi après-midi. L'ancien secrétaire d'Etat aux Programmes immobiliers de la Justice avait été condamné en première instance à 18 mois d'emprisonnement avec sursis, 50.000 euros d'amende et trois années de privations des droits civiques et civils, soit six années d'inéligibilité.
Jacques Masdeu-Arus, qui avait écopé de deux ans de prison avec sursis, 150.000 euros d'amende et cinq ans de privation des droits civiques et civils, sera lui aussi entendu jeudi. Le procès doit s'achever vendredi matin avec les plaidoiries de la défense.