« 166 mesures pour la réforme de l'Etat | « C'est un comportement qui a duré quatre ans », selon l'avocat général » |
Seon Rama Yade, Paris pose trois conditions à la présence de Sarkozy aux JO de Pékin
PARIS (AFP) - La France pose trois conditions pour que le président Nicolas Sarkozy assiste à la cérémonie d'ouverture, en août, des Jeux olympiques de Pékin, dont un dialogue avec le dalaï lama, a indiqué la secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme, Rama Yade, au quotidien Le Monde à paraître samedi.
"Trois conditions sont indispensables pour qu'il s'y rende: la fin des violences contre la population et la libération des prisonniers politiques, la lumière sur les évènements tibétains et l'ouverture du dialogue avec le Dalaï lama", a a déclaré Mme Yade dans un entretien au Monde.
Elle a ajouté que M. Sarkozy "prendra sa décision au regard de l'évolution des évènements actuels".
Il "s'exprimera, a-telle précisé, après avoir consulté nos partenaires européens, car il parlera alors en tant que président en exercice de l'Union européenne".
La France demande que la Chine "entreprenne un dialogue réellement constructif avec le dalaï lama", a-t-elle dit.
"Ces discussions doivent porter sur la reconnaissance de l'autonomie tibétaine et de l'identité spirituelle, religieuse et culturelle des Tibétains", a-t-elle ajouté.
"A ce jour, la Chine a mené une politique d'assimilation en colonisant les zones tibétaines, ce qui a marginalisé sa population. On assiste aussi à la folklorisation de la culture tibétaine et l'enseignement du tibétain est battu en brèche. Enfin, rien que pour 2007, on compte 132 moines arrêtés pour des motifs politiques", a souligné Mme Wade.
M. Sarkozy avait laissé ouverte, fin mars à Londres, la possibilité de boycotter la cérémonie d'ouverture des jeux. "En fonction de la situation au Tibet, je me réserverai le droit de dire si je vais ou non à la cérémonie d'ouverture", avait-il déclaré.
Mme Yade a demandé "la remise en liberté immédiate de Hu Jia", dissident chinois condamné cette semaine à trois ans et demi de prison pour tentative de subversion du pouvoir de l'Etat après avoir publié des articles critiques sur l'internet et accordé des entretiens à la presse étrangère.
"C'est une vrai déception pour nous alors que nous avions multiplié les démarches en sa faveur", a-t-elle déclaré.
"La Chine sans les droits de l'homme ne sera jamais une véritable grande puissance", a souligné Mme Yade.