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Royal raillée par l'UMP
PARIS (AFP) - L'UMP a accusé vendredi Ségolène Royal de faire "travailler plus pour gagner rien du tout", après la condamnation en appel de la responsable socialiste dans un procès intenté par deux anciennes collaboratrices.
"Avec Ségolène Royal, c'est travailler plus pour gagner rien du tout", a raillé le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, dans une conférence de presse spéciale vendredi après-midi consacrée à cette affaire, à laquelle participait également le secrétaire général du parti, Patrick Devedjian.
"Pour nous cette affaire n'est pas anecdotique", a déclaré M. Lefebvre. "A l'UMP on considère que c'est le moment de sortir un carton rouge à Mme Royal et au PS", a-t-il poursuivi, faisant également allusion à l'offensive des socialistes contre la réforme des heures supplémentaires.
"Quand on est capable de traiter de cette manière ses collaborateurs, quand on est capable d'avoir le discours qu'on entend aujourd'hui concernant des centaines de milliers et d'ouvriers et d'employés de notre pays, ça veut dire qu'on fait peu de cas du travail et qu'on est disqualifié de parler de droit social", a-t-il estimé.
"Une candidate à l'élection présidentielle, et quelqu'un qui donne des lecons de morale toute la journée sur le travail, ne peut pas se permettre de ne pas se comporter de manière conforme au code du travail", a renchéri M. Devedjian.
La députée PS Aurélie Filippetti, proche de Mme Royal, a dénoncé une "pitoyable mise en scène". "L'UMP ne sait plus quoi utiliser pour essayer de détourner l'attention de l'opinion publique de sa politique hasardeuse et calamiteuse".
"C'est pour faire oublier les multiples désaccords et incohérences au sein de la majorité et son incapacité à faire avancer le pays qu'a été organisée cette pitoyable mise en scène. A défaut de respect des engagements (...), l'UMP revient à la seule chose qu'elle sache faire : la basse politique.", a-t-elle dénoncé dans un communiqué.
La cour d'appel de Rennes a donné raison jeudi à deux ex-attachées parlementaires de l'ancienne candidate à la présidentielle qui réclamaient depuis 1997 le versement de salaires non payés.
Les faits remontent à 1997 lorsque, après la dissolution de l'Assemblée nationale, Mme Royal avait licencié, comme tous ses collègues députés, ses collaboratrices, attachées parlementaires.
Les deux femmes l'avaient ensuite attaquée devant le conseil des prud'hommes de Niort, affirmant avoir continué à travailler pour elle pendant la campagne puis jusqu'en juillet, après son entrée dans le gouvernement Jospin.
Le conseil des prud'hommes avait accédé à leur demande, mais uniquement pour une période d'environ trois semaines, le temps de la campagne électorale. Insatisfaites, elles avaient alors saisi la Cour d'appel de Poitiers qui, en février 2005, avait confirmé cette décision.
L'arrêt avait été cassé en janvier 2007 par la chambre sociale de la Cour de cassation parce que la Cour d'appel n'avait pas pris en compte de nouvelles pièces versées par les deux plaignantes. L'affaire avait alors été renvoyée devant la Cour d'appel de Rennes.