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Un musée-mémorial pour ressusciter le camp de Rivesaltes
Un musée-mémorial pour ressusciter le camp de Rivesaltes
LE MONDE | 12.04.08 | Extraits
A la sortie d'autoroute Perpignan-Nord, un panneau indique "Camp de Rivesaltes site du mémorial". Une pancarte arrachée de haute lutte à la direction départementale de l'équipement pour indiquer, parmi les destinations touristiques, l'emplacement d'un trou noir.
... C'est ici que doit être créé un mémorial, destiné aussi à réveiller les souvenirs de la population locale. "On sait qu'il s'est passé des choses ici, mais les questions restaient sans réponses il y a encore quelques années. C'est un passé qu'on n'aime pas trop évoquer", commente Marianne Petit, ancienne directrice de la culture au conseil général. Plus de quatre-vingt mille personnes ont été internées au camp de Rivesaltes, et beaucoup y sont mortes de froid et de faim. "La plupart n'étaient pas retenues pour ce qu'elles avaient fait, mais en vertu du danger potentiel qu'elles représentaient pour la société, aux yeux de l'Etat", poursuit Mme Petit.
Dès 1939, les militaires laissent la place à des républicains espagnols chassés par les troupes de Franco, puis en 1941 et 1942, à des juifs, souvent étrangers, en "transit" vers les camps de concentration. Suivent des Tziganes, puis des prisonniers allemands et des collaborateurs après la Libération. Des harkis rapatriés y sont cantonnés à partir de 1962, dont les derniers quittent le camp dans les années 1970.
Selon les époques, prisonniers ou assignés à résidence fournirent une main-d'oeuvre très bon marché à des agriculteurs ou à des industriels de la région. Encore récemment, jusqu'à un millier de sans-papiers séjournaient chaque année dans le centre de rétention administrative entouré de barbelés. Il a été déplacé il y a quelques mois.