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Mise en examen de l'homme qui s'accuse des meurtres du pont de Neuilly
NANTERRE (AFP) - L'homme, qui s'était livré à la police dans l'affaire des deux meurtres du pont de Neuilly (Hauts-de-Seine), a été mis en examen mercredi pour "assassinat, viol et vol", pour le meurtre de Marie-Agnès Bedot en décembre 2001, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
David Sagno, âgé de 34 ans, a été écroué.
"Je me garde d'être péremptoire, a expliqué à l'AFP son avocat Me Béranger Tourné. Je ne sais pas si il faut prendre pour argent comptant les dires de mon client".
Un autre homme, Marc Machin, âgé de 19 ans au moment des faits, avait été condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Marie-Agnès Bedot, alors qu'il clame son innocence depuis le début. Cette décision avait été prononcée en première instance par la cour d'assises des Hauts-de-Seine en septembre 2004 et confirmée en appel à Versailles en novembre 2005.
Son avocat, Me Louis Balling, a déposé le 31 mars une demande de suspension de peine.
"Cette mise en examen est la suite logique des rebondissements de cette affaire, précise Me Balling. Mon client clame son innocence depuis le début, cette hypothèse devient très crédible depuis que David Sagno s'accuse et que les tests ont été faits. Le clou est entré dans la planche depuis quelques semaines, la mise en examen est un coup de marteau supplémentaire, mais ne signifie pas que le clou est suffisamment enfoncé pour la mise en liberté de Marc Machin".
David Sagno s'était livré à la police dans la nuit du 3 au 4 mars, en s'accusant du meurtre de Marie-Agnès Bedot, ainsi que de celui de Maria-Judith Araujo, commis au même endroit en mai 2002.
Il avait été mis en examen et écroué pour ce second meurtre alors que Marc Machin se trouvait déjà en détention.
Une nouvelle information judiciaire avait été ouverte dans le premier meurtre le 27 mars par le procureur de Nanterre après que des traces ADN de David Sagno eurent été retrouvées sur des vêtements de la victime lors d'analyses menées après ses aveux.
Le lendemain, la ministre de la Justice Rachida Dati saisissait la commission de révision des condamnations pénales du cas de Marc Machin. Son avocat avait demandé une suspension de peine pour son client.
La commission de révision, composée de cinq magistrats de la Cour de cassation, peut décider à tout moment la suspension de la peine purgée par le condamné en attendant la fin de l'examen de la requête en révision.
Depuis le début du XXe siècle, six dossiers criminels ont été au bout de la révision qui s'est soldée par l'acquittement de personnes condamnées à tort.
La commission de révision statuera le 5 mai sur la demande de Marc Machin et de son avocat d'une suspension de l'exécution de la peine.