« Jean-Luc Cayez, violeur récidiviste, jugé pour le meurtre d'Audrey, 24 ans | La Halde saisie du cas du Français déchu de sa nationalité après mariage homosexuel » |
L'avocat de la famille Erignac répond aux critiques de la FIDH
"La critique systématique de la décision pénale de première instance rendue à l'encontre d'Yvan Colonna ne peut s'analyser que comme une pression inacceptable à l'égard de la juridiction d'appel", ajoute l'avocat de la famille Erignac.
PARIS (AP) - Aux accusations de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) qui a estimé que la justice française avait commis un "ensemble de manquements" tant dans l'enquête sur l'assassinat en 1998 du préfet de Corse, Claude Erignac, que lors du procès d'Yvan Colonna, condamné en décembre 2007 pour ce crime, l'avocat de la famille Erignac a répliqué mercredi en jugeant que la FIDH a perdu "toute objectivité et toute retenue" dans ce rapport rendu public la veille.
Me Philippe Lemaire, l'avocat de Dominique Erignac et de ses deux enfants, considère que ce rapport "n'est que la reprise point par point de l'ensemble des arguments développés par Yvan Colonna et ses conseils, tant au cours de l'instruction que des audiences".
"A se transformer ainsi en conseils d'Yvan Colonna, pourvu déjà de quatre avocats, la FIDH, dont la réputation devrait être incontestable, perdant toute objectivité et toute retenue, ne sert pas la cause qu'elle prétend défendre et aggrave encore un peu plus le discrédit qui la frappe", assure-t-il.
Dans son rapport, la FIDH assure que "l'audience publique a mis partiellement au grand jour les errements des enquêteurs, les circonstances réelles de la mise en cause d'Yvan Colonna, les manquements des juges d'instruction qui ont refusé tout acte à décharge et les contradictions contenues dans le dossier".
Ses observateurs ont assisté à presque toutes les audiences du procès d'Yvan Colonna, qui s'est déroulé du 12 novembre au 13 décembre, devant la cour d'assises de Paris spécialement composée de magistrats comme le prévoit la loi en matière de terrorisme. Après un mois de débats, au cours duquel la défense a pu s'exprimer, Yvan Colonna a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Il a fait appel de cette décision.
Les membres du commando -condamnés en 2003, revenus sur leurs accusations contre Yvan Colonna désigné dans un premier temps comme l'homme qui a abattu le préfet Claude Erignac- n'ont pas disculpé clairement le berger de Cargèse.
"La critique systématique de la décision pénale de première instance rendue à l'encontre d'Yvan Colonna ne peut s'analyser que comme une pression inacceptable à l'égard de la juridiction d'appel", ajoute l'avocat de la famille Erignac. La date du procès en appel n'est pas encore fixée.
Si la FIDH a loué la courtoisie du président de la cour d'assises, Dominique Coujard, elle affirme que ladite courtoisie "s'est effacée parfois, durant l'audience, pour laisser place à des commentaires ou à une attitude donnant à penser aux observateurs qu'il était dès le départ, convaincu de la culpabilité d'Yvan Colonna". Des propos qui reviennent, selon Me Lemaire, "à accuser ce magistrat de forfaiture".
Sollicité par l'Associated Press, le parquet général de la cour d'appel de Paris n'a pas souhaité faire de commentaires sur ce rapport dont il n'a pas été destinataire.