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Russie : fin de partie pour la secte apocalyptique retranchée sous terre
MOSCOU (AFP) - Les neuf derniers adeptes d'une secte ultra-orthodoxe apocalyptique russe retranchée sous terre sont remontés vendredi à la surface, chassés par les émanations du corps de l'un des leurs, tirant un trait sur une saga tragi-comique de plus de six mois.
Huit femmes et un homme ont émergé tôt vendredi du ravin boueux où ils s'abritaient depuis le mois de novembre, et les corps de deux autres membres de la secte, décédés au cours de leur séjour sous terre, ont été évacués, ont indiqué les autorités locales de la région de Penza (500 km au sud-est de Moscou).
"Les neuf dernières personnes sont remontées à la surface après que les cadavres de deux femmes aient été découverts", a indiqué une porte-parole du parquet local, Tatiana Ostrovskaïa.
"Les corps vont être examinés pour déterminer si une enquête criminelle est nécessaire", a-t-elle ajouté.
Selon d'autres sources, ce sont précisément les émanations toxiques de l'un des corps en décomposition qui ont eu raison de leur résistance, après plus de six mois passés sous terre dans des conditions d'existence pour le moins précaires, sans soleil, nourriture fraîche ni eau courante. Les adeptes de cette secte rejettent tous les acquis de la civilisation, jugés "diaboliques".
Il y avait "un véritable risque d'empoisonnement à cause des émanations toxiques des corps", a déclaré le chef du district de Bekovo, Vladimir Provotorov, cité par l'agence russe Interfax.
"Lorsque les experts sont venus prendre (les corps), nous avons demandé aux autres s'ils aimeraient sortir et ils ont accepté", a-t-il ajouté.
Les médias présents sur place n'ont pas été autorisés à assister à la scène, a rapporté la chaîne de télévision NTV, qui affirme que l'un de ses preneurs de son, qui faisait le guet à proximité, a même été frappé par des policiers.
Les neuf personnes sont dans un "état satisfaisant", a ajouté M. Provotorov, se refusant à préciser où elles avaient été conduites.
La saga de cette petite secte orthodoxe, emmenée par un gourou barbu répondant au nom de Piotr Kouznetsov, défraie la chronique en Russie depuis plus de six mois.
Ainsi réfugiée dans cette cachette située près du village de Nikolskoïé, dans la région de Penza, elle se croyait à l'abri de la Fin du monde, et menaçait de tout faire sauter avec des bonbonnes de gaz si les forces de l'ordre tentaient de les déloger.
Début novembre 2007, 35 disciples de Piotr Kouznetsov (lui-même demeurant à l'extérieur) s'étaient barricadés dans un vaste abri composé de plusieurs cavités construit sous terre, prédisant l'apocalypse pour mai 2008, selon des calculs effectués d'après les étoiles.
Tous semblent y avoir passé l'hiver sans trop d'encombre. Ce n'est que le 28 mars que les sept premiers d'entre eux sont sortis de leur plein gré à la suite de négociations avec les autorités.
Le 1er avril, 14 autres les ont suivis, puis trois autres le lendemain suite à l'effondrement d'une partie de leur refuge. Parmi eux, quatre enfants, dont un bébé.
C'est l'un de ces adeptes qui avait révélé quelques jours plus tard que deux femmes étaient mortes dans l'abri, l'une d'un cancer, l'autre alors qu'elle observait le carême orthodoxe.
Quant au gourou de la secte, il a été un temps interné en asile psychiatrique. Les autorités l'en avaient sorti au printemps pour tenter de persuader ses adeptes de quitter le ravin: il leur avait expliqué que l'effondrement du refuge était un signal envoyé par Dieu, mais n'avait pas réussi à convaincre les plus endurcis qui étaient demeurés dans l'abri.
Le lendemain, le gourou avait commis une étrange tentative de suicide en se frappant lui-même la tête à l'aide d'une bûche, et avait été emmené à l'hôpital, où il est toujours, selon l'agence Itar-Tass.
Une secte russe se terre avant l’Apocalypse
Le figaro, 16/11/2007
Les vingt-neuf adeptes menacent de se faire sauter si la police intervient.
Ils attendent l’Apocalypse. Prévue au mois de mai. Sous de douces collines enneigées, dans la région de Penza, à 500 km au sud-est de Moscou, ils sont vingt-neuf, des femmes en majorité, avec quatre enfants dont un bébé d’un an et demi, à vivre terrés dans un abri creusé par leurs soins. Les membres de cette secte menacent de se faire sauter si la police intervient. «Nous ne savons pas depuis quand ils se trouvent sous terre. Au moins deux semaines», a admis le procureur local, Valentina Voltchkova, aux médias russes arrivés en nombre depuis quelques jours dans le village de Nikolskoyé. L’alerte a été donnée par la fille d’une des «disparues» .
Regroupés dans ce lieu isolé où ils auraient selon le quotidien Izvestia acheté des maisons abandonnées au prix fort, les adeptes ont discrètement rejoint leur abri, de nuit, un par un. Ils auraient creusé jusqu’à quatre kilomètres de galeries, renouant avec une tradition troglodytique locale, et emmagasiné assez de miel et de gaz pour tenir un long siège. Ces «âmes égarées», comme les appelle un porte-parole de l’église orthodoxe, se réclament de la «vraie église orthodoxe» . Ils dénoncent les pratiques diaboliques du patriarcat de Moscou, dévoyé parce qu’il possède un numéro fiscal et se livre à des activités commerciales.
Délire messianique
Le gourou n’avait pas encore rejoint ses adeptes dans l’antre. Il a été appréhendé et subirait des examens psychiatriques. Piotr Kouznetsov, 43 ans, issu d’une famille très pieuse, aurait été pris d’un délire messianique il y a quelques années. Brièvement interné à l’initiative de sa femme, qui l’a quitté depuis (elle aurait peu apprécié que son mari se couche dans un cercueil), il souffrirait de schizophrénie. C’est en Biélorussie que ce «prophète» aurait recruté des adeptes avant de venir l’an dernier à Nikolskoyé. Le parquet communique chaque jour avec les illuminés via les bouches d’aérations pratiquées dans le sol. L’assaut de la caverne n’est pas envisagé.
Des millions de Russes redoutent une autre apocalypse: le départ du président Poutine après les élections de mars. Aussi, ces dernières semaines les pétitions et appels se multiplient, afin que Vladimir Vladimirovitch se présente à un troisième mandat malgré la limite constitutionnelle. Il suffirait d’un petit miracle.
MOSCOU (AP) - Les neuf derniers adeptes d'une secte réfugiée sous terre depuis novembre en attendant la fin du monde sont remontés à la surface vendredi, après l'évacuation par les autorités des corps en décomposition de deux femmes, selon un officier de police.
En novembre, un groupe de 35 hommes, femmes et enfants avait creusé des galeries dans une colline de la région de la Volga, près de la ville de Pensa, et menaçait de faire exploser au gaz le réseau avec ses occupants si l'on tentait de le faire sortir de force.
Mais la fonte des neiges après l'hiver avait provoqué l'effondrement d'une partie du réseau souterrain élaboré, qui comprenait notamment des chambres à coucher, une cuisine et des autels religieux. La plupart des disciples retranchés, dont leur prophète autoproclamé Piotr Kouzetsov, avaient préféré quitter leurs cachettes.
Selon l'agence de presse russe RIA-Novotsni qui cite un responsable local impliqué dans les négociations avec le groupe, les autorités ont incité les adeptes de la secte millénariste à sortir en faisant valoir qu'ils risquaient de mourir empoisonnés par les émanations toxiques des cadavres. "On pouvait sentir l'horrible odeur par les puits d'aération. Quand nous avons retiré les cadavres, nous avons suggéré aux autres de partir. Ils ont accepté", a affirmé Vladimir Provotorov.
Des adeptes sortis plus tôt des galeries avaient déclaré à des journalistes locaux que les deux femmes étaient mortes du cancer et d'épuisement. Leurs corps ont été découverts par hasard après un effondrement quand les autorités sont intervenues pour renforcer les étais dans la grotte, selon un porte-parole du bureau du procureur local cité par RIA-Novosti.