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Corruption : c'est l'omerta dans les entreprises françaises
Corruption : c'est l'omerta dans les entreprises françaises
jeudi 15 mai 2008 | Le Parisien
Selon une étude du cabinet Ernst & Young, en France, seuls 6 % des patrons auraient eu connaissance d'un cas de corruption contre 13 % en moyenne en Europe. Du coup, les entreprises de l'Hexagone sont moins bien armées pour lutter contre ce phénomène.
COÏNCIDENCE : alors qu'Alstom est soupçonné d'avoir versé des centaines de millions de dollars de pots-de-vin pour décrocher des contrats en Asie et en Amérique latine, le cabinet d'audit Ernst & Young a rendu publique hier une enquête internationale* sur la corruption dans les affaires. Le phénomène qui frappe un quart des entreprises dans le monde fait l'objet de perceptions très différentes d'un pays à l'autre. « En France, la corruption est un sujet tabou », s'étonne Jean-Michel Arlandis, de chez Ernst & Young.
A lire l'étude, les entreprises françaises préfèrent faire l'autruche. Seuls 6 % des manageurs interrogés - soit quatre points de moins que la moyenne européenne - auraient eu connaissance d'un cas de corruption au cours des deux dernières années. En Grèce, la proportion est de 16 % et elle grimpe à... 24 % en Espagne. Et un sur dix avoue avoir été sollicité par un intermédiaire véreux pour gagner un marché contre 13 % en moyenne dans le reste de l'Europe et 20 % en Espagne. Enfin, ils ne sont que 4 % (18 % dans le reste du monde) en France à avouer avoir perdu un marché au profit d'un rival ayant versé un dessous-de-table. Des chiffres en décalage avec la réalité, selon Ernst & Young. En Espagne, 32 % des entreprises auraient déjà vécu une telle mésaventure.
« Hotlines éthiques »
« Les Français font preuve de naïveté », estime Jean-Michel Arlandis. Conséquence : rares sont les dirigeants qui ont pris le problème à bras-le-corps et les salariés hésitent à appeler les « hotlines éthiques » pour dénoncer des actes de corruption par peur de représailles.
Malgré ses lacunes - aucun dirigeant du CAC 40 n'a été questionné -, l'enquête d'Ernst & Young a le mérite de braquer le projecteur sur le manque de vigilance des patrons français face à la corruption. A leur décharge, une législation adaptée a tardé à voir le jour en France. « Elle existe aux Etats-Unis depuis 1977 mais ne s'est mise en place en France qu'à partir de 1997, et la convention anti-corruption de l'OCDE n'a été adoptée qu'en 2000 », rappelle Jean-Michel Arlandis. Plus grave, « certaines entreprises considèrent encore comme normal de verser des pots-de-vin, en particulier dans les pays émergents. »
* Etude réalisée par téléphone du 28 novembre 2007 au 15 février 2008 dans 33 pays auprès de 1 186 entreprises, dont 429 en Europe de l'Ouest. En France, 50 sociétés (500 M€ à 2 Md€ de chiffre d'affaires) des secteurs de l'industrie (14), de la banque (8), de l'énergie (8), des télécoms (4) ou de la grande consommation (3) ont été interrogées.
Selon Ernst & Young, la corruption prend de l'ampleur dans le monde
LE MONDE | 14.05.08 | Extrait
Les enquêteurs ont ainsi cherché à savoir si les personnes interrogées connaissaient la législation anticorruption américaine, le Foreign Corrupt Practices Act (FCPA). Il apparaît que globalement deux tiers des personnes interrogées l'ignorent. En France, ce taux atteint 76 %, en Allemagne 82 % et en Chine... 87 % !
Cette méconnaissance explique peut-être pourquoi les entreprises françaises se déclarent moins confrontées à la corruption que le reste du monde. A moins que le pays ne soit réellement devenu vertueux. La France est en effet considérée comme une bonne élève par Transparency. M. Arlandis penche plutôt pour la première hypothèse. "Les entreprises françaises se voilent la face. Leurs dirigeants ont une définition restrictive de la corruption qu'ils sont nombreux à considérer comme un acte commercial normal, non répréhensible dans les pays émergents", estime-t-il. Peu d'entreprises françaises ont mis en place des dispositifs de prévention, des règles d'éthique pour leur personnel.
Les sociétés du monde entier estiment toujours que la corruption est en hausse
MONTREAL, le 14 mai /CNW Telbec/ - Selon Ernst & Young, les sociétés canadiennes connaissent moins d'incidents de corruption que les sociétés d'ailleurs dans le monde. C'est l'une des conclusions qui ressort aujourd'hui d'un rapport d'Ernst & Young intitulé Corruption or compliance - weighing the costs: 10th global fraud survey.