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Israël exclut toute discussion sur le droit au retour
Mark Regev, porte-parole du Premier ministre israélien Ehud Olmert, a déclaré que le président palestinien Mahmoud Abbas devait abandonner cette exigence du retour s'il voulait présider à l'établissement d'un Etat palestinien.
"Cette exigence du droit au retour, qui n'existe pas dans le droit international, est l'ultime obstacle à un accord", a-t-il déclaré. "On ne peut avoir la paix et cette exigence dans le même temps", a ajouté Mark Regev alors que les négociations lancées dans le cadre du processus d'Annapolis en sont à leur sixième mois.
Sept cent mille personnes, soit près de la moitié de la population arabe de Palestine en mai 1948, se sont enfuies ou ont été chassées lors de la création d'Israël, qui vient de commémorer le 60e anniversaire de sa fondation.
Laisser revenir ces réfugiés et leurs descendants, estimés au total à 4,5 millions aujourd'hui, répartis dans des camps au Liban, en Syrie, en Jordanie ou en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza, remettrait en cause la nature même de l'Etat juif, fait valoir Israël, qui compte environ sept millions d'habitants dont 20% d'Arabes.
"Le soi-disant droit au retour et une solution à deux Etats sont inconciliables", a ajouté Mark Regev.
PROVIDENCE DIVINE
L'Etat hébreu conteste le fondement juridique du droit au retour affirmé pour la première fois par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies de décembre 1948.
Lors de sa visite en Israël, George Bush n'a qu'à peine évoqué le processus de paix ou les Palestiniens, dont beaucoup ont été atterrés par le discours du chef de la Maison blanche établissant une providence divine partagée comme trait d'union entre les chrétiens américains et les juifs d'Israël.
"Il aurait dû dire aux Israéliens qu'à un kilomètre du lieu de son discours, il y a une nation qui vit une catastrophe depuis 60 ans. Il aurait dû dire aux Israéliens que personne ne peut être libre aux dépens des autres. Il a manqué cette occasion et nous sommes déçus", a déclaré à Reuters le négociateur palestinien Saeb Erekat.
Pour l'éditorialiste Samih Shabib, du quotidien palestinien Al Ayyam, "l'attitude du gouvernement américain envers Israël promeut intrinsèquement l'hostilité et renforce la haine envers les Etats-Unis et leur politique".
"Est-ce que cette hostilité, et ses conséquences, sont dans l'intérêt de l'Amérique? Je ne le crois pas", conclut-il.
ROME (AFP), le 5 mai - La décision de choisir Israël comme invité d'honneur du Salon du livre de Turin (nord de l'Italie) est contestée par des écrivains, dont l'intellectuel musulman Tariq Ramadan, qui ont organisé lundi un contre-événement sur "le nettoyage ethnique de la Palestine".
Le Salon du livre de Turin (8-12 mai), à la suite du Salon du livre de Paris en mars, a décidé de consacrer sa 21e édition à l'Etat d'Israël à l'occasion du 60e anniversaire de sa création.
Plusieurs écrivains, intellectuels et artistes ainsi que l'association "Free Palestine" ont décidé de protester contre ce choix en organisant lundi et mardi à l'université de Turin un séminaire intitulé "les démocraties occidentales et le nettoyage ethnique de la Palestine".
Un des porte-parole de ce mouvement, Tariq Ramadan, citoyen suisse et petits-fils d'Hassan El-Banna, le fondateur des Frères musulmans égyptiens, a critiqué lundi l'annonce de l'inauguration du Salon par le président de la République Giorgio Napolitano, estimant que cette visite "confirmait qu'il s'agit d'un événement politique et non pas culturel", selon l'agence Ansa.
"La présence du président de la République (à la foire de Turin) s'inscrit dans le même cadre que celle de sa participations aux multiples événements culturels qui ont lieu en Italie", a répliqué dans la soirée la présidence dans un communiqué.
"La critique de la politique du gouvernement israélien est totalement légitime (...) Ce qui est inadmissible ce sont les positions qui visent à nier la légitimité de l'Etat d'Israël, né de la volonté des Nations unies en 1948 et son droit à l'existence dans la paix et la sécurité", a encore ajouté la présidence.
L'intellectuel musulman controversé avait expliqué il y a quelques jours ne pas vouloir "apporter son soutien à 60 ans de politique d'oppression du peuple palestinien".
A l'issue du traditionnel défilé du 1er mai à Turin, deux drapeaux israéliens et un drapeau américain avaient été brûlés, un geste d'"intolérance" qui a été fermement condamné par la communauté juive turinoise.
Plus de 300.000 personnes s'étaient rendues à la précédente édition du salon du livre de Turin.
Une polémique sur le même thème avait éclaté à Paris au dernier Salon du livre, dont l'Etat hébreu était également l'invité d'honneur et qui avait été inauguré par le président israélien Shimon Peres. L'événement avait été boycotté par de nombreux pays arabes et musulmans.
David Grossman, Aharon Appelfeld, Amos Oz, Abraham B. Yehoshua sont notamment invités au Salon de Turin.