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Sécurité sanitaire : des abattoirs français sur la sellette
Sécurité sanitaire : des abattoirs français sur la sellette Marc mercredi 21 mai 2008 | Le Parisien, extraits
Selon les inspecteurs vétérinaires de l'Union européenne, une vingtaine d'abattoirs français ne répondent pas aux normes sanitaires et devraient être fermés. Une note du ministère de l'Agriculture exige une rapide mise en conformité de ces établissements.
LE MINISTERE de l'Agriculture a décidé de remettre de l'ordre dans les 333 abattoirs français. Selon la Direction générale de l'alimentation, la DGAL, qui dépend de ce ministère, une vingtaine de ces entreprises sont classées IV, ce qui signifie « établissement présentant de graves points de non-conformité pouvant justifier la suspension de leur agrément ». Dans une note du 28 novembre 2007, que nous révélons (lire encadré), la DGAL annonce lancer un « audit » sur les canards boiteux de la viande.
Objectif : prévenir tout risque de contamination par des bactéries et de scandale sanitaire. L'hebdomadaire « le Point » avait révélé la liste de ces mauvais élèves. Dammarie-les-Lys, Montereau-Fault-Yonne, Marvejols, Saint-Affrique, Dax, Alès... Il s'agit en majorité de petits abattoirs municipaux (moins de 5 500 tonnes de viande abattue par an). Manque d'hygiène, problèmes de formation du personnel, vétusté des locaux... les raisons de ces dysfonctionnements sont bien connues. « L'abattoir d'Alès n'est pas en bon état, constate Jean-Louis Blanc, directeur des services vétérinaires du Gard. L'un des problèmes est l'absence de récupération du sang, qui part avec les eaux usagées dans une station d'épuration. Sans remise aux normes, cet abattoir perdra son agrément préfectoral. »
Des emplois en jeu
A la Direction générale de l'alimentation, on indique faire preuve de fermeté : « Nous avons fermé 59 abattoirs depuis 1999. Ainsi, dans l'Isère, nous avons cessé l'exploitation de celui de Hières-sur-Amby, car il présentait des risques au niveau sanitaire. Le directeur et un député local avaient pourtant plaidé sa cause dans le bureau du ministre. »
Face à ces problèmes sanitaires, les maires et la population défendent vivement ces entreprises, créatrices d'emplois. De leur côté, les professionnels de ce secteur supportent difficilement cette mise à l'index. « C'est vrai que quelques abattoirs sont très limites, estime Nicolas Douzain, directeur de la Fédération nationale des industries et des commerces en gros de viande. Mais au lieu de nous pointer du doigt, il faudrait des aides financières pour effectuer ces travaux. Il faut prendre en compte la difficulté de la situation économique de certains petits abattoirs. » Pressé par Bruxelles, le ministère de l'Agriculture se refuse désormais à accorder de nouveaux délais pour les mises en conformité au regard du principe de précaution.