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Ouverture du procès d'un assassin d'enfants présumé en Belgique
BRUXELLES (Reuters) - Après les affaires Dutroux et Fourniret, la Belgique replonge ce vendredi dans l'horreur des crimes pédophiles avec l'ouverture du procès de l'assassin présumé de deux fillettes devant la Cour d'assises de Liège.
Un nombre important d'indices accablent l'accusé, Abdallah Ait Oud, un Belge d'origine marocaine, âgé de 38 ans au moment de la disparition de Stacy et Nathalie, le 10 juin 2006.
Ce violeur d'enfants multirécidiviste, qui risque la prison à vie, nie le viol et le meurtre de ces deux petites filles, âgées de respectivement 7 et 11 ans.
Stacy et Nathalie ont disparu durant la nuit alors que leurs parents, issus de milieux défavorisés, célébraient la "braderie" (fête locale) dans un bar d'un quartier populaire de Liège, une ville située dans l'est de la Belgique.
Les recherches seront vaines pendant 18 jours, jusqu'à ce que les cadavres des deux fillettes soient retrouvés dans un collecteur d'eau situé à quelques centaines de mètres de l'endroit où elles jouaient en attendant leurs parents.
Selon les enquêteurs, elles ont été violées et assassinées par étranglement le jour même de leur enlèvement.
Dès le début de l'enquête, tous les regards se dirigent vers Abdallah Ait Oud, qui vient d'être libéré après avoir effectué un deuxième séjour en prison pour le viol d'une fillette. Sa première victime était sa nièce, sur laquelle il a procédé à de premiers attouchements alors qu'elle n'avait que sept ans.
L'AFFAIRE DUTROUX ENCORE DANS LES ESPRITS
Ait Oud, qui vivait à quelques mètres du bar "Les "Armuriers", se trouvait dans cet établissement dans la nuit du 9 au 10 juin et a quitté les lieux en même temps que Stacy et Nathalie disparaissaient, après avoir importuné d'autres filles.
Le talus de chemin de fer où les fillettes ont été retrouvées est situé à quelques centaines de mètres à peine de son domicile et il fallait une bonne connaissance des lieux pour introduire les corps de Stacy et Nathalie dans le collecteur.
Le suspect s'est présenté quatre jours après les faits à la police en disant qu'il ne savait pas être recherché par les autorités, une information démentie par son amie, qui affirme le lui avoir dit dès le 10 juin.
L'homme s'était rasé les cheveux et portait de nombreuses traces d'égratignures et d'éraflures qui, selon les experts, ont été causées par les ronces présentes sur le talus.
Des traces d'ADN des fillettes ont été retrouvées chez lui.
Ait Oud est présenté par la police de Liège comme "un psychopathe qui n'a pas le sens du bien et du mal".
Il est décrit comme "coriace" par les enquêteurs: de sa vie, il n'a jamais avoué un forfait et il maintient cette ligne.
Cette affaire risque de faire remonter à la surface la colère de la population contre des actes de pédophiles déjà condamnés pour des viols et laissés sans aucune surveillance ni aucun suivi malgré leurs lourds antécédents.
Il y a 12 ans, en août 1996, la police belge mettait au jour les cadavres de Julie, Melissa, Ann et Eefje enterrées dans les jardins de différentes propriétés de Marc Dutroux, lui aussi condamné à de multiples reprises pour des viols.
L'incurie de la justice et de la police belges, qui avaient toutes les données en mains pour l'arrêter, avait suscité l'indignation des Belges, provoquant une "marche blanche" de 300.000 personnes dans les rues de Bruxelles.
En juin 2004, Dutroux a été condamné à la prison à vie.