« Le procès Fourniret a mis la justice devant ses défaillances | Draguignan : « des enfants menacés » » |
Draguignan : un important émoi au sein des forces de l'ordre
DRAGUIGNAN (AFP), extrait - Le gendarme soupçonné d'avoir abattu vendredi un homme qui fuyait durant sa garde à vue à Draguignan (Var) a été mis en examen dans la nuit de dimanche à lundi pour coups mortels, a annoncé à la presse le procureur de la République de Draguignan Christian Girard.
L'avocat du gendarme a estimé lundi que ce militaire avait agi "dans les conditions de l'application stricte des règles de l'usage de l'arme en matière d'un individu dangereux" alors que des enfants se trouvaient à proximité.
"Il faut savoir qu'à 25 mètres d'où il a sauté se trouvaient des enfants qu'un militaire a fait rentrer. Il faut savoir aussi que dans la zone mitoyenne à la gendarmerie se situe une institution religieuse où il y avait des enfants en internat", a déclaré Me Lionel Escoffier. "A ce moment-là, l'intime conviction du gendarme était qu'il y avait absolue nécessité de faire usage de son arme pour stopper l'évadé en tirant dans la nuit vers les membres inférieurs", a-t-il ajouté.
Joseph Guerdner, 27 ans, avait été tué vendredi soir alors qu'il s'enfuyait menotté de la gendarmerie de Draguignan où il était gardé à vue pour une affaire d'agression à main armée et de séquestration. Il avait sauté par la fenêtre de la gendarmerie dans une cour donnant sur les bâtiments où vivent les familles des gendarmes. Atteint de trois balles, il avait ensuite sauté un grillage pour se retrouver dans l'enceinte d'une école religieuse où il avait été retrouvé agonisant. Il "était déterminé à se soustraire à la garde à vue dont il faisait l'objet", selon l'avocat qui s'est dit "surpris et déçu" de la réquisition d'un mandat de dépôt par le parquet. Selon lui, ce mandat de dépôt "suscite au plan national un important émoi au sein des forces de l'ordre, gendarmerie et police confondues".