« La famille d'une Italienne séquestrée pendant 18 ans présentée au juge | Italie : une femme séquestrée 18 ans » |
Une enquête n'a pas permis de découvrir la supercherie
LYON (AP) - La mère de la petite Emelyne, condamnée en première instance à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir laissé mourir sa fille de trois ans et avoir usé de subterfuges pour cacher son décès, sera rejugée à partir de lundi devant la cour d'assises d'appel du Rhône à Lyon.
Maud Beaulaygue et son concubin Jean-Michel Bufferne Josserand, ont été condamnés respectivement à 20 et 18 ans de réclusion criminelle en décembre 2006 par la cour d'assises de la Loire. Seule Maud Beaulaygue a fait appel de ce verdict.
Le 15 octobre 2003, Maud Beaulaygue avait tenté de faire croire aux policiers que sa fille, Emelyne, avait disparu dans la journée au cours d'une fête foraine à Firminy (Loire) avant d'avouer que la fillette était décédée depuis le mois d'avril 2000.
D'après les déclarations de ses parents, elle aurait dégringolé les escaliers de la ferme familiale à Saint-Victor-sur-Loire (Loire) après que sa mère lui ait donné un coup de pied.
Les parents n'auraient pas prévenu les secours estimant que l'état de la fillette n'était pas préoccupant et par crainte que les services sociaux ne leur retirent la garde de leurs enfants. Emelyne serait morte dans la nuit.
Maud Beaulaygue et Jean-Michel Bufferne Josserand ont également avoué avoir brûlé le cadavre de leur fille dans le jardin, avant de jeter les restes dans une benne à ordures.
Le couple avait ensuite utilisé la petite soeur d'Emelyne, de 10 mois sa cadette, pour cacher la mort de la fillette à la famille, aux voisins, aux instituteurs ainsi qu'aux services sociaux. Pendant plus de trois ans, elle a dû jouer son propre rôle et celui de sa soeur.
L'enquête de police a montré que cette famille vivait dans une misère sociale et affective: les fillettes et leur frère étaient maltraités, le père connu pour être très violent et le logement insalubre et sommaire.
La Direction de la protection sociale (DPS) de la Loire, alertée par un appel anonyme indiquant que le couple n'élevait que deux enfants mais percevait des allocations familiales pour trois enfants, avait lancé une enquête début 2003 qui n'a pas permis de découvrir la supercherie.