« Les amateurs américains de lait cru prêts à tout pour le précieux breuvage | Une enquête n'a pas permis de découvrir la supercherie » |
La famille d'une Italienne séquestrée pendant 18 ans présentée au juge
ROME (AFP) - La mère, le frère et la soeur de Maria Monaco, une Italienne de 47 ans séquestrée pendant 18 ans dans des conditions inhumaines pour la seule raison qu'elle avait eu un enfant illégitime, seront présentés cette semaine à la justice.
"Ils seront présentés au juge cette semaine, probablement dès lundi", a précisé dimanche soir à l'AFP un porte-parole des carabiniers de Caserte (sud) qui l'ont libérée vendredi dernier et ont distribué à la presse les photographies du taudis où elle vivait recluse.
On y voit des sanitaires et lavabos dans un état innommable, des matelas et draps souillés et une gamelle de chien pour les repas. Maria Monaco qui semble avoir basculé depuis quelque temps déjà dans la folie a été hospitalisée dans le département de psychiatrie de la clinique Umberto Ier de Naples.
Le fils qu'elle a eu en 1990 a été confié à un oncle et, selon des proches cités par la presse italienne, a indiqué ne plus vouloir rentrer à la maison.
Le taudis où vivait Maria au milieu de ses excréments était au rez-de-chaussée d'une habitation rurale de la zone de Sant'Andrea, un quartier de Santa Maria Capua Vetere, à une trentaine de kilomètres au nord de Naples.
"Nous avons reçu un appel anonyme nous signalant l'existence d'une femme séquestrée dans une habitation rurale de la zone de Sant'Andrea", avait confirmé vendredi à l'AFP un responsable des carabiniers de cette ville proche de Caserte, en Campanie.
"La femme se trouvait dans un état de grande confusion mentale, marchait avec peine et semblait avoir perdu tout contact avec le monde extérieur", ont-ils indiqué à la presse.
Accusés de "mauvais traitements et séquestration de personne", le frère et la soeur de Maria, Prisco, 44 ans, agriculteur et Micheline, 54 ans, enseignante dans une école maternelle, ont été écroués.
La mère, Anna Rosa Golino, 80 ans, a été placée aux arrêts domiciliaires en raison de son âge.
Les enquêteurs s'efforcent notamment d'établir si Maria présentait des troubles psychiques avant son enfermement ou si la famille par crainte de préjugés encore vivaces dans le sud de l'Italie avait décidé de l'enfermer par honte ou pour la punir d'être tombée enceinte.
Sa famille a peut-être décidé d'enfermer Maria après sa grossesse pour éviter que d'autres hommes n'abusent de sa fragilité, avance le Corriere della Sera.
Les policiers tentent de retrouver le père du garçon âgé aujourd'hui de 17 ans et demi dont Maria a toujours tu le nom. Ils veulent aussi établir si l'adolescent qui ne pouvait ignorer l'existence de Maria avait été informé par la famille qu'elle était sa mère, selon le journal.
Selon plusieurs témoignages les problèmes psychiques de Maria n'auraient pas été inconnus des autorités sanitaires. Elle bénéficiait d'une pension depuis quelques années car elle était reconnue comme souffrant de troubles mentaux.
L'argent, d'après les mêmes témoignages, était utilisé pour lui acheter des cigarettes dont elle fumait jusqu'à trois paquets par jour et pour subvenir aux frais d'études de son fils.