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Mises en examen pour trafic de titres de séjour en Guyane
CAYENNE (Reuters) - Au moins six personnes, dont deux fonctionnaires de la préfecture de Guyane, ont été mises en examen jeudi et vendredi à Cayenne pour complicité de délivrance frauduleuse ou délivrance frauduleuse de documents administratifs et aide au séjour d'étrangers en situation irrégulière en bande organisée, a rapporté vendredi RFO Guyane.
Un commerçant chinois a été incarcéré au centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly dans le cadre de cette affaire, les autres suspects ayant été placés sous contrôle judiciaire.
"L'affaire a démarré en 2007, avec de fausses reconnaissances de paternité faites à la mairie de Kourou par des étrangers en situations irrégulière", a expliqué Claire Lanet, procureur de la République, vendredi soir sur RFO radio.
"Des ressortissantes françaises acceptaient moyennant rétribution que ces étrangers reconnaissent mensongèrement leurs enfants, ce qui donnait à ces clandestins un motif valable pour se maintenir sur le territoire", a ajouté le procureur.
"Grâce à des complices à la préfecture de la Guyane, des cartes de séjour étaient attribuées à ces personnes, moyennant 40.000 euros pour une délivrance et 15.000 euros pour un renouvellement, les employés de la préfecture en cause étant au courant des fausses reconnaissance de paternité", a précisé Claire Lanet.
"DÉFAILLANCES À PLUSIEURS NIVEAUX"
"Mon client aime rendre service, il est très généreux et il a seulement accéléré des dossiers de demande de cartes de séjour", a expliqué vendredi soir à Reuters Maître Jérôme Gay, l'avocat de l'un des deux fonctionnaires de la préfecture mis en cause dans cette affaire.
"Mais il y a des chefs qui ont signé des dossiers qu'il a suivis et ce n'est pas à un simple guichetier qu'il faut reprocher certaines choses, il y a eu des défaillances à plusieurs niveaux", a ajouté Maître Gay.
En mai 2007, dans le cadre du premier volet de cette affaire, trois personnes, dont des employés de la mairie de Kourou, avaient été arrêtés, mis en examen et placés sous contrôle judiciaire, selon le procureur de la république. Mardi, une dizaine de personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, dont deux employés de la préfecture et des commerçants ou employés chinois de magasins libre-service, dans le cadre d'une commission rogatoire lancée par le juge d'instruction pour "aide en bande organisée à l'entrée et au séjour irrégulier", et "fourniture et obtention frauduleuse de documents administratifs".