« Suspension de peine accordée à Marc Machin | Marc Machin pourrait être libéré » |
« La femme fatale » : Ségolène Royal déboutée, fera appel
PARIS (AFP) - Ségolène Royal a été déboutée lundi par le tribunal de grande instance de Paris de sa plainte en diffamation contre un passage du livre "La Femme fatale", des journalistes Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué, publié chez Albin Michel.
Son avocat, Me Jean-Pierre Mignard, a aussitôt annoncé dans un communiqué que sa cliente comptait faire appel, Mme Royal estimant, "conformément à une position constante de sa part, qu'elle ne saurait accepter toute mise en cause directe ou indirecte de ses enfants ou des relations de ceux-ci avec leurs parents".
"Même si le raisonnement judiciaire peut trouver satisfaction dans une argumentation sibylline, elle considère que la nature de la mise en cause ne saurait tolérer aucune équivoque", a ajouté l'avocat.
Le passage incriminé évoque des faits remontant à août 2006 et cite Julien Dray, présenté dans le livre comme "un ami du couple" que formaient alors l'ex-candidate PS à la présidentielle et François Hollande.
Le député PS de l'Essonne rapporte des propos tenus par Mme Royal à son compagnon et disant: "si tu vas chercher Jospin pour me faire barrage, tu ne reverras jamais tes enfants".
Le tribunal a estimé que ces déclarations n'étaient "pas contraires à l'honneur" de la dirigeante socialiste, soulignant "l'étroite imbrication de (sa) vie publique et vie privée" avec celle de François Hollande.
De plus, a souligné le tribunal, à ce moment là, trois des quatre enfants du couple étaient majeurs et la quatrième, Flora, avait quatorze ans: Ségolène Royal n'avait donc "aucune possibilité juridique d'interdire à ses enfants de voir leur père, ni aucune possibilité concrète (au regard notamment de l'âge de la mineure) de les contraindre au contraire à garder avec lui des contacts qu'ils ne souhaiteraient pas".
Le jugement relève encore que deux fils soutenaient politiquement leur mère et que la phrase de Ségolène Royal doit donc être interprétée comme "un simple constat de risque familial" que François Hollande "encourt s'il persiste dans une attitude politique désapprouvée par sa progéniture".
Lors de l'audience, le mois dernier, Me Mignard avait estimé que ce passage présentait, "sans vérification sérieuse", la socialiste comme une "marâtre immorale, prête à tout pour parvenir à ses fins".
Raphaëlle Bacqué avait expliqué avoir entendu elle-même "à plusieurs reprises" cette phrase de Julien Dray qui, en tant que "conseiller de Ségolène Royal, ami du couple et porte-parole, avait un poids important".
Ségolène Royal, qui demandait 70.000 euros de dommages et intérêts, avait initialement intenté également, avec François Hollande, une action pour "atteinte à la vie privée", dont ils se sont désistés.