« Mutation de la délinquance juvénile : un nouveau fichier de police | « La femme fatale » : Ségolène Royal déboutée, fera appel » |
Suspension de peine accordée à Marc Machin
PARIS (AFP) - La commission de révision des condamnations pénales a accordé mardi une suspension de peine et donc une remise en liberté à Marc Machin, dont la culpabilité dans le meurtre d'une femme au pont de Neuilly en 2001 a été mise en doute par l'apparition d'un autre suspect.
En prison depuis sept ans, M. Machin, 26 ans, ne devrait toutefois sortir que dans quelques semaines, après avoir purgé une autre peine de trois mois ferme à la suite d'une altercation en prison, avait indiqué lundi son avocat, Me Louis Balling.
La commission de révision des condamnations pénales a "ordonné la suspension de l'exécution de la condamnation" prononcée contre M. Machin pour le meurtre de Marie-Agnès Bedot, le 1er décembre 2001 au pont de Neuilly.
Marc Machin a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises des Hauts-de-Seine en septembre 2004, puis à la même peine assortie de 12 ans de sûreté en novembre 2005 par la cour d'assises d'appel des Yvelines.
Après avoir avoué dans un premier temps le crime en garde à vue, Marc Machin a toujours nié les faits. Début mars, un autre homme, David Sagno, s'est rendu au commissariat de La Défense pour s'accuser de ce meurtre, ainsi que de celui de Maria-Judith Araujo, toujours au pont de Neuilly, le 22 mai 2002. A cette date, Marc Machin était déjà incarcéré.
Des analyses ont permis de retrouver des traces ADN de David Sagno sur des vêtements de Marie-Agnès Bedot, entraînant sa mise en examen pour "assassinat, viol et vol".
Le 9 juin, la commission de révision avait refusé une première fois la demande de suspension de peine de M. Machin, estimant "prématuré" de le remettre en liberté.
Mardi, les cinq magistrats de la Cour de cassation, qui composent la commission, ont suivi les réquisitions du parquet général, qui s'était dit favorable lundi à une suspension de peine, "eu égard aux éléments nouveaux" et à "l'état actuel du dossier".
De source judiciaire, on a précisé mardi que la commission avait notamment pris en compte la découverte d'une empreinte génétique de David Sagno sous un ongle de la victime.
De même source, on a indiqué qu'aucune empreinte génétique de Marc Machin n'avait été découverte sur le corps de Mme Bedot.
"Des vérifications ont permis de confirmer les propos de Sagno et ont fait naître des doutes de plus en plus importants sur la culpabilité et la condamnation de Marc Machin", avait déclaré Me Balling lundi à l'issue de l'audience qui s'était tenue à huis clos. L'avocat avait également salué "un très gros travail des magistrats saisis" du dossier.
Actuellement incarcéré à Rouen, M. Machin n'était pas présent devant la commission de révision.
Parallèlement à la demande de suspension de peine, la commission a été saisie d'une requête en révision de la condamnation de Marc Machin.