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16 ans, soupçonnée de sept braquages, mise en examen et écrouée
CRÉTEIL (AFP) - Une jeune fille de 16 ans a été mise en examen vendredi et écrouée pour un vol avec arme après le braquage mercredi d'une banque à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), mais elle est en fait soupçonnée d'avoir participé à une série de sept braquages.
"Cette mineure a été déférée aujourd'hui (vendredi) et est susceptible d'être impliquée dans sept vols ou tentatives dans des établissements bancaires du Val-de-Marne commis depuis début juillet", a déclaré Dominique Gaillardot, procureur adjoint, lors d'un point presse.
La jeune fille a ensuite été présentée devant le juge de la liberté et de la détention qui a décidé de la placer en détention provisoire, suivant ainsi les réquisitions du parquet.
M. Gaillardot s'est refusé à donner tout détail sur le mode opératoire des braquages, le rôle précis de cette jeune fille lors des faits ou encore sur sa personnalité.
Une information judiciaire pour "vol avec arme" a été ouverte pour notamment "rechercher les co-auteurs ou complices" de la jeune fille, a ajouté le magistrat.
Les informations judiciaires contre X ouvertes à l'époque des six autres affaires devraient être jointes au cours de l'instruction à l'information judiciaire ouverte ce jour, a précisé une autre source judiciaire.
Interpellée mercredi matin après le braquage d'une agence HSBC à Maisons-Alfort avec une partie du butin sur elle, tandis que ses complices prenaient la fuite à bord d'une voiture à l'arrivée de la police, cette mineure sans aucun passé judiciaire a reconnu sa participation à sept braquages de banques, avait précisé jeudi une source policière.
Durant sa garde à vue, qui aura duré environ 48 heures, la jeune femme est "restée sur la même ligne de défense", a ajouté vendredi cette même source.
Issue "d'une famille simple et sans histoire", cette jeune fille blonde, dont le physique inspirait confiance, était en échec scolaire, avait souligné la veille la source policière.
Sept vols à main armée dans des agences bancaires ont été recensés en quelques semaines dans le Val-de-Marne avec un même mode opératoire: chaque fois une jeune femme entre seule, à visage découvert, comme une simple cliente, très vite elle exhibe une arme et fait ouvrir le sas à ses complices, qui eux ont le visage masqué, et font sur ses pas leur entrée dans l'établissement, ont expliqué des sources policière et judiciaire.
Les malfaiteurs agissaient par équipe de deux à quatre personnes selon les cas, selon la source policière, qui n'a toutefois pas pu préciser s'il s'agissait à chaque fois des mêmes auteurs.
Lundi, une agence HSBC du Kremlin-Bicêtre avait ainsi été attaquée selon le même procédé. Deux sacs d'argent avaient été volés par trois braqueurs armés, une jeune femme et deux hommes, qui avaient pris la fuite après avoir gazé le personnel de la banque, avait alors indiqué une source judiciaire.
L'enquête a été confiée au service départemental de police judiciaire du Val-de-Marne.
ENQUETE.
L'adolescente en était à son septième braquage
25.07.2008 | leparisien.fr
C’EST L’ITINÉRAIRE d’une gamine égarée qui est en train de se dessiner au fil de l’enquête sur la jeune braqueuse interpellée mercredi matin à Maisons-Alfort au sortir de l’agence HSBC de l’avenue du Général-Leclerc. Une adolescente de 16 ans et demi qui, depuis quelques semaines, servait de cheval de Troie à trois ou quatre jeunes malfrats pour entrer et dévaliser les banques du département.
Sans casier judiciaire et issue d’une famille sans histoires
Le scénario était immuable et efficace. Se servant de son physique, un visage juvénile et avenant, la jeune fille se présentait à l’entrée d’une banque. Les employés lui ouvraient le sas et, une fois à l’intérieur, elle sortait son arme et exigeait du personnel qu’il ouvre le sas à ses complices. La tactique est ainsi utilisée avec succès le 3 juillet dernier à Joinville-le-Pont, dans une banque de l’avenue du Général-Gallieni. Une fois dans les lieux, les complices, dont le nombre pouvait varier, s’emparaient des liquidités et les malfrats quittaient ensemble la banque non sans avoir dispersé du gaz lacrymogène dans tout le local pour couvrir leur fuite.
Mais mercredi matin, un grain de sable est venu contrarier leur organisation. Une patrouille des unités routières s’est trouvée sur les lieux au moment de leur sortie, alertant immédiatement leurs collègues. Les jeunes gens se sont rapidement engouffrés dans une voiture qui les attendait non loin de là, abandonnant leur jeune complice, sans plus d’états d’âme. La fuyarde a été rattrapée sur les quais de la Marne après qu’un témoin a aperçu l’adolescente en train de se débarrasser d’un objet chromé, sans doute son arme, en le jetant dans la rivière.
Placée en garde à vue au SDPJ 94 (service départemental de la police judiciaire du Val-de-Marne), la jeune braqueuse ne s’avère guère loquace. Si elle concède avoir participé à sept braquages, elle ne fait pas d’autres confidences. Et c’est une personnalité en apparence lisse que les policiers sont en train de découvrir. Sans casier judiciaire, cette jeune fille, qui ne s’est jamais fait remarquer auparavant, aurait très bien pu poursuivre sa petite existence tranquille d’adolescente de banlieue. Elevée à Thiais dans une famille simple où le travail accapare des parents courageux, l’adolescente s’est peu à peu perdue dans les méandres de l’échec scolaire. Jusqu’à totalement décrocher. A-t-elle trouvé, auprès de jeunes gens peu fréquentables, l’attention qu’elle ne trouvait plus chez elle ? Pensait-elle être mieux acceptée de ce groupe en s’impliquant avec eux dans des actes risqués ? Voulait-elle leur montrer qu’elle aussi était capable de se démarquer ? Autant de questions auxquels les policiers vont devoir essayer de répondre tout en essayant de mettre la main sur les complices en cavale. La garde à vue de la braqueuse présumée a été prolongée hier soir. Elle devait être déférée devant le parquet de Créteil aujourd’hui pour y être présentée à un juge d’instruction.