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Affaire Tapie : Jean Peyrelevade déplore ne pas avoir été entendu
Les arbitres "ont entendu Bernard Tapie. Je ne l'ai pas été, ni mon témoignage sollicité", affirme M. Peyrelevade sur son blog, hébergé par le site Mediapart. "Dès lors, le débat n'a pas été contradictoire ce qui me paraît contraire aux principes les plus élémentaires du droit français", ajoute-t-il.
M. Peyrelevade, PDG du Crédit Lyonnais de 1993 à 2002, affirme qu'il n'a "encore aujourd'hui qu'une connaissance partielle" de la sentence arbitrale rendue le 11 juillet.
Mais il déplore que le tribunal n'ait pas "fait référence" à un rapport d'expertise commandé par l'ancienne juge d'instruction Eva Joly disant "expressément" que le montage retenu pour la vente d'Adidas "n'est pas un portage".
Il réfute en outre avoir mené une "violente campagne de presse" contre Bernard Tapie: "cette assertion est tout simplement fausse", dit-il.
M. Peyrelevade parle d'une "publicité financière accompagnant la publication des comptes du premier semestre 1994" de la banque, qui ne comportait, "sur quatre colonnes, aucune allusion ni de près ni de loin à M. Tapie".
Il indique que le texte était "simplement agrémenté, par une sorte de volonté d'autodérision, de trois dessins assez agressifs vis-à-vis du Crédit Lyonnais", dont un du quotidien Libération faisant apparaître "un certain nombre de poubelles, dont l'une marquée +MGM+ et l'autre +Tapie+".
Mais sur ce point, il affirme que "les trois arbitres semblent avoir oublié l'autorité de la chose jugée", Bernard Tapie ayant été "débouté" d'une plainte en diffamation "par un jugement du tribunal de grande instance du 22 décembre 1994".
Le tribunal arbitral a condamné mi-juillet le Crédit Lyonnais à verser 285 millions d'euros à Bernard Tapie dans le litige sur la vente d'Adidas opposant l'ancien homme d'affaires au Consortium de réalisation (CDR), gérant du passif de la banque.
La sentence, dont l'AFP a obtenu copie, est accablante pour le Crédit Lyonnais, évoquant un "acharnement exceptionnel" contre Bernard Tapie, notamment à travers une "violente campagne de presse conduite par la banque usant par tous moyens du nom de Tapie --par exemple inscrit sur une poubelle pour le discréditer".
Un éventuel recours du CDR doit être décidé lundi.