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L'Alliance anticorrida, en mal de publicité ?
Polémique
L’apprenti torero sera bien dans l’arène
leparisien.fr | 02.08.2008
A LA DEMANDE de la préfecture, le maire de Fontvieille avait interdit le spectacle prévu ce soir, invoquant la « sécurité » du tout jeune prodige Franco-Mexicain. Qu’importe : les arènes d’Arles ont finalement volé au secours de Michelito. Le garçon pourra se produire cet après-midi à 18 heures, à Arles (Bouches-du-Rhône).
"Il n'y a qu'à regarder son corps pour voir qu'il n'a pas été blessé", répond son grand-père, Louis Lagravère, qui ne cache pas que cette polémique va contribuer à la renommée de Michelito. Pour lui, l'affaire est entendue: "l'Alliance anticorrida, en mal de publicité, lui est tombée dessus compte-tenu de sa renommée quasi-mondiale".
BORDEAUX (AFP) - Déjà connu en Amérique latine, l'apprenti torero franco-mexicain, Michelito, 10 ans et demi, est depuis son arrivée en France au centre d'une polémique entre anti et pro-corrida, et un spectacle auquel il devait participer samedi a été interdit par le maire d'une bourgade du sud-est.
Le maire de Fontvieille, où l'enfant devait se produire samedi soir, a interdit la compétition "à titre préventif", mais elle devrait cependant se tenir le même jour à Arles dans les arènes de Sonnailler, ont annoncé les organisateurs.
Le père de l'enfant, Michel Lagravère, un ancien torero qui a connu son heure de gloire dans les années 1990, s'insurge contre la polémique qui grossit depuis quelques jours autour de son jeune prodige. "Tout cela me choque", affirme M. Lagravère, originaire du sud-ouest de la France mais qui dirige désormais l'école taurine de Merida, dans la province du Yucatan au Mexique.
Pour lui, son fils, lorsqu'il se produit en France, ne fait rien de plus que des "becerradas", des corridas pour débutants avec de jeunes veaux sans mise à mort ni banderilles. "Il joue simplement" à l'aide d'une cape et d'une muleta, assure-t-il, "comme 300 autres enfants de son âge qui appartiennent aux écoles taurines françaises".
Claire Starozinski, fondatrice de l'association Alliance anticorrida, qui milite activement pour l'abolition de la corrida, parle au contraire d'un "jeu dangereux". "Le comportement de ses parents est abusif et indigne; même s'il ne tue pas, il torée", s'insurge-t-elle. "Il est très doué, il sera peut être un grand matador, mais pour le moment, il joue avec des veaux et il n'est absolument pas jeté en pâture à des taureaux", assure pour sa part le président de l'observatoire des cultures taurines, André Viard.
L'Alliance anticorrida s'est adressée aux autorités "en demandant pour l'enfant l'interdiction de toréer au regard du code pénal et du code civil", auprès des procureurs de plusieurs villes du sud-ouest, comme Mont-de-Marsan et Dax, où il s'est produit ou doit se produire cet été.
Une enquête a été ouverte par les gendarmes. En cas de rémunération et de contrat de travail, la prestation du jeune garçon n'est sans doute pas légale au regard du droit français. "Il n'y a aucun gain financier", se défend le père de Michelito, selon lequel "son voyage en France a été payé par des aides du Yucatan". "Ils veulent l'empêcher de vivre sa passion, c'est triste", regrette-t-il en soulignant le "calme impressionnant" et la "grande intuition" de son fils.
Il reconnaît cependant que lorsqu'il se produit en Amérique latine, le jeune prodige participe à des spectacles avec mise à mort. L'Alliance anti-corrida affirme d'ailleurs qu'il a, depuis l'âge de six ans, tué soixante taureaux et qu'il a été blessé à maintes reprises.
"Il n'y a qu'à regarder son corps pour voir qu'il n'a pas été blessé", répond son grand-père, Louis Lagravère, qui ne cache pas que cette polémique va contribuer à la renommée de Michelito. Pour lui, l'affaire est entendue: "l'Alliance anticorrida, en mal de publicité, lui est tombée dessus compte-tenu de sa renommée quasi-mondiale".