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Le parquet favorable à la remise en liberté de Petrella
PARIS (AFP) - Le parquet, placé sous l'autorité du ministère de la Justice, est favorable à la remise en liberté sous contrôle judiciaire de l'ex-brigadiste Marina Petrella en raison de son état de santé et la décision doit être rendue mardi par la cour d'appel de Versailles.
Cette cour, compétente depuis l'arrestation de l'ex-membre des Brigades rouges en août 2007 dans le Val-d'Oise, doit examiner mardi à 11H30 la situation de détention de Marina Petrella, 54 ans, dont l'extradition est réclamée par l'Italie où elle a été condamnée en 1992 à la prison à vie, notamment pour complicité de meurtre d'un policier.
La décision devrait être rendue dans l'après-midi, selon le parquet général qui a informé vendredi l'avocate de Marina Petrella qu'il requerrait la remise en liberté sous contrôle judiciaire. Me Irène Terrel a précisé que la chambre de l'instruction de la cour d'appel avait été saisie "directement" par le parquet général.
Actuellement à l'hôpital parisien Sainte-Anne, Mme Petrella est gravement dépressive, en "abandon de vie", selon ses médecins qui soulignent qu'elle a perdu 20% de son poids en un an. Elle est toujours détenue sous écrou extraditionnel.
Le médecin-chef du service où elle est hospitalisée, le professeur de psychiatrie Frédéric Rouillon a lancé un appel vendredi dans Libération pour que le gouvernement supprime l'escorte policière surveillant la chambre de sa patiente, jugeant que sa présence violait le droit applicable aux détenus souffrant de troubles mentaux.
Après de multiples transferts entre la prison et des établissements de soins, Mme Petrella avait été admise le 23 juillet à Sainte-Anne à la condition "qu'elle ne soit plus soumise aux impératifs de l'incarcération", a rappelé le Pr Rouillon.
Le 23 juillet, le parquet général de Versailles avait pour sa part estimé que le maintien sous écrou n'empêchait pas qu'on prodigue à Marina Petrella "les soins adaptés à son état de santé".
Lundi, il a justifié son changement d'attitude "au vu de l'état de santé" et des "modalités" du traitement médical.
Me Terrel s'est dite "soulagée" par les réquisitions du ministère public tout en souhaitant "que la levée d'écrou précède l'adoption par la France de la clause humanitaire" prévue par la convention européenne d'extradition de 1957.
"Va-t-on enfin en terminer avec cette histoire et lui rendre sa vie ?" a imploré Hamed Merakchi, le mari de l'ex-brigadiste, réfugiée depuis 1993 en France où elle travaillait comme assistante sociale.
Si elle était décidée mardi, la remise en liberté n'interromprait pas la procédure d'extradition engagée par un décret du gouvernement français du 3 juin, qui fait l'objet d'un recours en annulation devant le Conseil d'Etat.
Tout en s'engageant à livrer Marina Petrella aux autorités italiennes, le président Nicolas Sarkozy avait souhaité en juillet qu'elle puisse être graciée "dès que possible" par Rome.