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Un professeur insulté gifle un élève : une amende de 800 euro ?
AVESNES-SUR-HELPE (AFP) - Le tribunal correctionnel d'Avesnes-sur-Helpe (Nord) rend ce mercredi son jugement dans le procès du professeur de Berlaimont (Nord) jugé fin juin pour avoir giflé un élève de 11 ans qui l'avait insulté.
Une amende de 800 euros avait été requise le 25 juin par le parquet à l'encontre de José Laboureur, 49 ans, professeur de technologie au collège Gilles-de-Chin. Il encourt 5 ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende pour "violences aggravées".
L'affaire avait éclaté fin janvier après le dépôt de plainte du père de l'adolescent, un gendarme. Le placement en garde à vue du professeur pendant 24 heures avait indigné le monde enseignant. Une pétition de soutien au professeur a recueilli 26.000 signatures, selon le Snalc-CSEN (Syndicat national des lycées et collège).
Le 28 janvier au matin, en plein cours, M. Laboureur avait jeté à terre les affaires de l'élève de 6e qui refusait de les enlever d'une table, avant de plaquer contre un mur le garçon. Ce dernier avait alors traité de "connard" le professeur, qui l'avait giflé en retour, puis à nouveau plaqué contre le mur. "Ce n'est pas une gifle, c'est une scène de violence", avait estimé dans son réquisitoire le procureur de la République d'Avesnes-sur-Helpe, Bernard Beffy.
Reprochant au professeur son caractère "impulsif", il avait fait valoir que le collège "ne présentait pas de problèmes de discipline" et que l'enfant, absent à l'audience, n'était pas un élève difficile.
José Laboureur avait raconté avoir plaqué au mur l'élève car il s'était "moqué" de lui en soupirant puis l'avait insulté. "J'ai réagi en père de famille. C'est comme si un fils insulte son père. Je n'avais jamais mis de claque avant. En 29 ans de carrière, je n'avais jamais non plus été insulté", avait-il expliqué.
Refusant de faire le procès de l'école ou des élèves, le procureur avait accablé le prévenu, estimant qu'il n'avait "pas les épaules assez larges pour endosser le rôle de héraut de la cause enseignante".
Bien noté, José Laboureur a néanmoins reconnu, en les minimisant, des problèmes d'alcoolisme. La défense a plaidé la relaxe, invoquant la jurisprudence qui reconnaît, selon elle, "un droit de correction" quand l'enseignant a épuisé tout les recours pour rétablir son autorité.
Le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, avait de son côté déclaré regretter "qu'on transforme en affaire judiciaire quelque chose qui aurait dû se traiter à l'intérieur de l'école et qui ostracise les enseignants".