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Enfant trouvé : la justice vérifie les explications de la mère
MARSEILLE (AFP) - C'est en lisant par hasard le quotidien La Provence, dimanche, qu'une habitante de Marseille a reconnu le fils de sa cousine et permis de résoudre le mystère du petit garçon trouvé seul dans une cité il y a deux semaines et que personne ne réclamait depuis.
Interrogée mardi à Marseille par l'AFP, elle a expliqué comment l'enfant a pu rester sans parents pendant 13 jours.
"J'ai vu sa photo dimanche dans le journal, c'était une coïncidence car d'habitude je ne lis pas les journaux", raconte Khaldia Dussourt, qui vit dans le 13e arrondissement de la ville.
Elle reconnaît aussitôt les cheveux bouclés du petit Mohamed, deux ans et demi, dont la police avait diffusé une photographie dans le cadre d'un appel à témoins lancé la semaine dernière.
"Sa mère c'est une amie, une petite cousine par ma mère. Elle était partie en Algérie, en bateau, pour aller voir sa mère gravement malade à l'hôpital, qui est morte depuis", poursuit Mme Dussourt.
"Elle n'a pas pu emmener son petit avec ses autres enfants car elle n'avait pas reçu son passeport, alors elle l'a confié à une copine qui vit chez son copain, avenue Salengro", en contrebas de la cité Fonscolombes, dans le 3e arrondissement. La famille de Mohamed habite dans un autre quartier.
Le premier de ses enfants étant parti en vacances en Algérie fin juin avec le père, la mère le rejoint avec trois autres de leur cinq enfants, selon Khaldia.
Le 5 août, des passants trouvent Mohamed, seul, sur une esplanade de la cité Fonscolombes et le confient à la police. Personne ne venant le réclamer, le parquet de Marseille décide au bout d'une semaine de lancer un appel à témoins.
Mais, jusqu'à dimanche, les policiers ne reçoivent que des appels "farfelus", de voyantes croyant "voir" le nom du garçon et le visage de sa mère ou de personnes souhaitant l'adopter.
Seule l'audition de Mme Dussourt a permis de faire avancer l'enquête.
Dès qu'elle reconnaît Mohamed, Khaldia alerte sa cousine.
"Elle m'a dit qu'elle avait appelé tous les jours pour prendre des nouvelles de son fils. Le problème, c'est que la nounou lui a menti pendant 13 jours. Elle lui disait que le petit allait bien mais qu'il ne pouvait pas lui parler parce qu'il dormait ou qu'il était chez sa propre mère".
Quand la maman de Mohamed rappelle la nounou dimanche, elle finit par dire la vérité, expliquant que le petit garçon a échappé à sa surveillance dans un jardin de la cité et qu'elle a eu peur de se présenter à la police car elle est en situation irrégulière.
"Elle attendait que la mère rentre, elle pensait que la situation se règlerait à ce moment-là. Mais elle aurait pu appeler la police d'une cabine, sans dire son nom, pour dire qui était le petit", déplore Mme Dussourt, ajoutant: "depuis dimanche, elle est partie. Je ne sais pas où elle est".
La mère de l'enfant de deux ans et demi trouvé seul à Marseille était auditionnée mardi après-midi, après avoir été interpellée à son arrivée à l'aéroport de Marignane (Bouches-du-Rhône) en provenance d'Oran (Algérie), selon une source proche de l'enquête.
Arrivée vers 12H30 à l'aéroport, faute d'avoir trouvé une place de bateau, la mère a été interpellée par la Police aux frontières (Paf), a-t-on ajouté de même source. Elle a été remise à la brigade des mineurs de la Sûreté départementale.
MARSEILLE (AFP) - La mère du garçon de deux ans et demi trouvé seul à Marseille il y a deux semaines, a expliqué mardi aux enquêteurs, dès son retour à Marseille, que l'amie à qui elle avait confié son fils avant de partir en Algérie ne lui avait pas dit que le garçon avait disparu.
Auditionnée par la police peu après son arrivée à l'aéroport de Marignane (Bouches-du-Rhône) en provenance d'Oran (Algérie), la mère a raconté être partie en Algérie le 9 juillet au chevet de sa mère malade, a déclaré lors d'une conférence de presse le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest.
Agée de 34 ans et mère de cinq enfants, la jeune femme a affirmé ne pas avoir emmené le petit Mohamed avec elle en raison d'un problème de passeport.
Elle a dit avoir confié l'enfant à une amie en lui donnant 500 euros, de la nourriture et des vêtements. Elle devait lui verser 200 euros supplémentaires à son retour prévu le 25 août, selon le procureur.
"Il y a une possibilité qu'elle (cette amie) ne soit pas en règle sur le territoire français", a-t-il précisé. Ce qui pourrait expliquer le fait qu'elle ne se soit pas présentée aux autorités après la découverte le 5 août de l'enfant errant, seul, dans une cité du nord de Marseille, Fonscolombe.
Vêtu d'un T-shirt blanc, d'un short orange et de baskets argentées, il avait été remarqué par des passants qui l'avaient confié à la police. Personne ne venant le réclamer, le parquet de Marseille avait lancé au bout d'une semaine un appel à témoins.
La mère, de nationalité algérienne et résidente régulière en France, a soutenu avoir appelé à plusieurs reprises la "nounou" de son fils.
"Elle m'a dit qu'elle avait appelé tous les jours pour prendre des nouvelles. Le problème, c'est que la nounou lui a menti pendant 13 jours. Elle lui disait que le petit allait bien mais qu'il ne pouvait pas lui parler parce qu'il dormait ou qu'il était chez sa propre mère", a déclaré à l'AFP la cousine de la mère, Khaldia Dussourt.
C'est elle qui a finalement permis de résoudre le mystère. En lisant par hasard le quotidien La Provence, dimanche, elle a reconnu le fils de sa cousine qu'elle a immédiatement alertée.
Selon le procureur, la personne ayant la charge de l'enfant aurait alors avoué à la mère dimanche ou lundi avoir perdu l'enfant.
Les circonstances dans lesquelles l'enfant a échappé à son contrôle "restent encore à préciser", selon le procureur.
Selon Mme Dussourt, le petit garçon aurait échappé à la surveillance de la "nounou" dans un jardin de la cité.
"Il n'y a rien de déterminant contre la mère à première vue mais cela mérite vérification", a souligné M. Dallest.
"On va vérifier ses explications dont une partie sont plausibles", a déclaré le procureur en évoquant toutefois "des approximations et des incohérences".
Les enquêteurs veulent également entendre la "nounou" dont la mère n'a donné que le prénom et qui pourrait être sujette à des sanctions pénales mais "cela va dépendre de ses explications", a précisé le parquet.
Le garçon, d'abord placé dans un foyer, a été placé dans une famille d'accueil et n'a pour le moment pas eu de contact avec sa mère depuis qu'elle est rentrée.
Le procureur a estimé qu'il "y a une doute" sur la capacité de la mère à s'en occuper. "On ne lui rendra son enfant que si elle est apte à s'en occuper", a-t-il ajouté.